Alors que depuis le référendum du 4 juin 2003 la langue nationale du Rwanda est le kinyarwanda et le français la seconde langue officielle, en octobre 2008 le ministère de l’Education Nationale du gouvernement Kagame a décidé que « l’enseignement primaire, secondaire et universitaire sera exclusivement dispensé en anglais au Rwanda à partir de 2010 ». Cette décision qui va contre les décisions de la constitution référendaire de 2003 est en vérité une mesure de rétorsion envers la France mais surtout le bouleversement assuré d’un système éducatif rwandais assuré jusqu’ici en quasi-totalité en français.
Cette décision d’imposer l’anglais à la place du français est à l’image de la stratégie de l’actuel gouvernement qui trouve là probablement le moyen de rendre la monnaie de sa pièce à un Etat français qui a lancé des actions en justice contre Kagame suite à l’attentat contre l’avion de Habyarimana. Une décision qui, même si elle va contre la réalité de l’appareil éducatif du pays et de sa tradition, a également le mérite de ne pas déplaire aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne qui, à l’occasion, ne rêvent que de redessiner la géographie locale.
D’après les forces qui s’opposent à cette mesure visant à privilégier l’anglais on trouve pourtant des arguments de bon sens. Au premier rang de ceux-ci, le simple fait que le français est une langue accessible au plus grand nombre. Que supprimer la place privilégié du français provoquera mécaniquement une fragilisation de ceux qui sont déjà les plus faibles et que la grande majorité des professeurs ne sont pas en capacité d’assumer les enseignements en anglais. Nul ne sait si le récent voyage de Nicolas Sarkozy va permettre de dépasser cette lourde contradiction. L’affaire est donc à suivre.
Permettez-moi enfin de signaler « le mois de la francophonie » du Grand Lyon dont…