Christiane Charette reçoit le Dr. Fernand Turcotte

Invité à l’émission Christiane Charette sur la Première Chaîne de Radio-Canada le 16 février dernier, le Dr. Fernand Turcotte commente l’actuel débat entourant l’OMS et sa gestion de la grippe pandémique.

Finirons-nous par savoir la vérité ?

Le Dr. est confiant que nous obtiendrons les réponses qui sont posées actuellement par la Commission Européenne.  Le problème auquel nous sommes peut-être confronté c’est que les mécanismes de soutien de l’OMS ont peut-être été détraqués, dit-il.

D’un côté nous avons le monde de la production: le capitalisme, caractérisé par une absence totale de règle; de l’autre nous avons le domaine scientifique qui ne fonctionne qu’en vertu de règles très précisément arrêtées.

Le domaine de la santé publique, dans la mesure où il interpelle des gens qui sont en parfaite santé, qui n’ont rien demandé au système de santé, à qui on impose une servitude au nom de la protection contre une menace qui serait plus grande que l’inconvénient qu’on leur impose, requiert qu’on obéisse qu’à des critères scientifiques.

Il souligne entre autres, que l’industrie pharmaceutique est un colos en termes économiques, «on n’a qu’à se rappeler que parmi les 500 plus grandes sociétés du Magazine Fotrune il y a quelques années, il y avait 10 pharmaceutiques dont le profit cumulé était supérieur au profit cumulé des 490 autres sociétés de la liste.»

Dans ce contexte, on comprend que l’industrie dispose de ressources qui sont absolument colossales et qui de fait, pourrait avoir fait détraquer le mécanisme de soutien de l’OMS. C’est l’inquiétude du Conseil de l’Europe.

La question qui tue :

Est-ce que le Conseil de l’Europe aura les moyens d’obtenir l’heure juste étant donné les moyens colossaux de l’industrie ?

Malheureusement, l’animatrice enchaîne avec une autre question sans que le  Dr. Turcotte n’ait eu le temps de répondre.

Est-ce qu’on a paniqué pour rien ?

À l’OMS on s’est doté d’un processus de prise de décision fondé sur un certain nombre de paramètres qui techniquement, permet de réduire au minimum le risque de partir en peur pour rien.

Le Dr. Turcotte supporte les autorités de la Santé Publique chez nous, parce que selon lui, à partir du moment où l’OMS déclenche l’alerte à la pandémie, les états doivent passer à l’action, n’ayant pas en mains toutes les informations nécessaires. Le Canada et le Québec en particulier, ont fait leur devoir loyalement avec un minimum de cafouillis et dans la dignité. [Ici je suis en désaccord pour ce qui est de la dignité]

Il admet du même souffle qu’un certain nombre [d’experts] étaient préoccupés de la précipitation avec laquelle les décisions ont été prises ainsi que des coïncidences d’un certain nombre d’événements survenus…

Un exercice qui servira pour la prochaine pandémie

Il faut absolument réhabiliter la crédibilité, la confiance absolue qu’on doit avoir dans la prise de décision et pour y parvenir, il faut faire connaître à nos concitoyens exactement ce qui s’est passé, quels sont les problèmes qui auront été identifiés et quelles solutions seront adoptées.

On a l’habitude de penser nous en médecine, qu’en regroupant les meilleurs experts autour d’une table on réduit notre risque d’erreur… mais il peut arriver qu’on doive redéfinir ce qu’est le meilleur expert.

Le meilleur expert c’est une personne qui n’a absolument aucun conflit d’intérêt, ajoute-t-il en terminant.

Christiane Charette - Première Chaîne de Radio-Canada - document audio 16 février 2010

En terminant, rappelons que le Dr. Turcotte a traduit récemment l’essai choc de Nortin M. Hadler: «Le dernier des bien portants, comment mettre son bien-être à l’abri des services de santé»

Il est question dans cet ouvrage de la «faillite éthique de l’institution médico-hospitalière occidentale». Un problème grave auquel il faudra s’attaquer et qui concerne le volet clinique de l’institution.

On peut se procurer cet ouvrage aux Presses de l’Université Laval, en voici un court résumé:

« Dans ce tour de force provocant, le D^r Nortin Hadler met en doute les dogmes médicaux à la mode. Un livre de base pour tous ceux qui aspirent à une vie heureuse à l’abri des excès des services de santé. »
- Clifton Meador, directeur général, Meharry Vanderbilt Alliance.

En avez-vous assez de ces célébrités qui jouent les gourous colportant des traitements miracles ? Êtes-vous fatigué d’être traité comme un malade qui s’ignore ?

Enfin, quelqu’un a le courage d’aborder des questions embarrassantes pour les services de santé. Dans Le dernier des bien portants, le D^r Nortin Hadler dissipe le brouillard avec la franchise qui a fait sa réputation.

Le D^r Hadler discrédite une industrie médicale intéressée et démontre que la surveillance intempestive et les interventions non nécessaires transforment les bien portants en patients. Malades d’inquiétude, nous constituons une culture tétanisée de peur par des maladies qui n’existent pas.

Le dernier des bien portants propose des solutions pratiques aux problèmes reliés au vieillissement, à l’obésité, au diabète et aux maux de dos. Si vous ne craignez pas la confrontation des idées reçues avec les faits connus, si vous vous sentez prêt à compléter votre éducation et à faire confiance à votre jugement, vous êtes prêt pour le D^r Hadler.

« Comme un arbitre d’expérience, il les juge comme il les voit. Une grande part de ce que propose la médecine contemporaine doit être scrutée et Hadler en fait une révision critique. Une lecture indispensable tant pour les médecins que pour le public. »
- Journal of the American Medical Association

Vous aimerez peut-être aussi lire Joseph Facal qui publiait récemment un billet intitulé: Une étrange affaire.

Je répète qu’il ne faut pas prendre à la légère les questions de santé publique. Je note seulement qu’année après année, on nous prédit des apocalypses qui ne se réalisent jamais. C’est comme si toute une industrie souhaitait vraiment que le ciel nous tombe sur la tête.