Le Parc Naturel de la Garrotxa : Les volcans d'Olot.

Publié le 18 février 2010 par Raymond_matabosch

Le Parc Naturel de la Zone Volcanique de la Gorrotxa, la plus importante d'Europe avec plus de 40 cratères, dont certains sont en pleine ville comme à Olot, est situé de part et d'autre de la rivière Fluvia.

La région volcanique de la Garrotxa, en Catalogne espagnole, illustre parfaitement le volcanisme tel qu’il se présente dans la Péninsule ibérique et c’est aussi l’une des plus intéressantes d’Europe. Elle compte plus d'une quarantaine de cônes volcaniques de type strombolien, quelques cratères d’explosion et plus de vingt coulées de laves basaltiques à la morphologie des plus singulières. A cet intérêt géologique s’ajoute une végétation riche et variée favorisée par un climat exceptionnellement humide et un paysage d'une grande beauté.

Les volcans les plus importants sont le Montolivet, le Montsacopa, la Garrinada, et le Bisaroques, tous quatre in siru dans la ville d'Olot, le Santa Margarida, le Croscat, le Martinya, le Roca Negra, entre autres... Il exite également des tables de lave, mises à jour par l'érosion fluviale, comme à Castellfollit de la Roca ou à Sant Joan les Fonts, où on peut voir la constitution interne consolidée en prismes allongés.

La localisation.

La région volcanique d’Olot est située au sud de la Garrotxa, contrée limitrophe de la France, dans la province de Gerona. Elle est localisée à 20 km de la frontière et à 45 km de la mer, entre 42”5’15” et 42”10’30” de latitude Nord et 6’5’45” et 6”15’30” de longitude Est. L’altitude est de plus de 500 m. Elle varie de 600 à 650 m à la Fajeda d’En Jorda.

Géologie.

Elle est située au sein du système transversal catalan qui est constitué de sédiments détritiques de l’Éocène marneux et gréseux, à ciment calcaire et très peu perméables. Les variations de faciès, soit horizontalement soit verticalement, sont très fréquentes ; les changements de dureté des niveaux lithologiques facilitent les phénomènes d’érosion différentielle et la formation fréquente de cuestas.

Le substratum éocène est fracturé par un ensemble de failles perpendiculaires qui déterminent un système complexe de graben et de horst. La cuvette d’Olot-Mieres a une telle origine. Des failles mineures subdivisent cette cuvette en trois parties : Olot, Santa Pau et Mieres, séparées par des horsts.

Des volcans sont apparus à l’intersection des failles.

L’activité s’est manifestée à la fin du tertiaire et s’est maintenue pendant le quaternaire. S’il n’y a plus d’activité aujourd’hui, la forme des appareils est, en général, très bien conservée. Les coulées de laves, - basaltes et basanites -, les produits pyroclastiques, - bombes et lapillis -, contrastent vivement avec les marnes du substrat.

Dans la cuvette d’Olot, on dénombre plus de 40 volcans et les produits volcaniques occupent plus de 25 km. On trouve tantôt des coulées de laves compactes, associées aux volcans de Batet, Aigua negra, Beguda, Santa Pau et tantôt des laves bulleuses, scoriacées en particulier à la Fajeda d’En Jorda. A ces deux formes volcaniques sont associés de nombreux petits cratéres entourés de fragments de bombes, lapillis disposés de façon chaotique.

Plusieurs phases ont été reconnues dans la vulcanogenèse des Garrotxes.

Les premières éruptions sont probablement miocènes, mais n’ont laissé que de faibles traces.

La grande période éruptive se situe au Riss et comprend une première phase brutale, suivie d’une phase plus tranquille au cours de laquelle se sont mises en place les coulées.

Une période posthume, post-Würm, brutale, au cours de laquelle se sont formés les cratères et mis en place les produits pyroclastiques.

Les roches sont des basaltes et des basanites à leucite ou à analcime. On y observe des phénocristaux d’augite, d’olivine, des microlites de labrador fréquemment maclés avec de l’albite, quelques paillettes de biotite, des plages de leucite, des carbonates intersticiels et des minéraux opaques. Les basaltes présentent fréquemment un feldspath alcalin assez abondant, - sanidine -. On observe parfois des enclaves grenues basiques et ultrabasiques contenant les minéraux suivants : enstatite, bronzite, diopside, spinelle, hornblende, magnétite, apatite.

Il y a 9.500 ans, la dernière éruption.

Cette zone volcanique unique en Europe a achevé sa formation il y a 9.500 ans, date de la dernière éruption du Turó de la Pomareda. Depuis lors, les volcans se sont endormis mais ils ne sont pas totalement éteints car, la période cyclique de non activité arrivant à son terme, ils ne sauraient tarder à rentrer dans une nouvelle phase éruptive. Ce patrimoine géologique est constellé de sentiers, miradors, chemins, châteaux, monuments et églises, d'une beauté surprenante.