on souffrait de la promiscuité, on a toujours souffert de ça.
on était une petite famille, on vivait dans une petite maison
et j'étais enfant unique
mais il fallait un coin à soi
isolé des autres.
On avait nos affaires,
on les protègeait
quand on a peu de bien, ça se respecte
c'est le jardin secret
le lieu personnel.
très vite, j'ai compris ça
que les autres pouvaient être un enfer
leur désordre, leur cris
tout ça fatigue, annule, énerve.
Mais la solitude trop grande, elle fait mal
elle pèse lourd.
Alors, comment faire,
pour vivre avec et sans les autres,
comment avoir son îlot qui flotte
le silence, la paix
les livres plein la maison
et la musique que l'on aime
sans faire chier le monde ?
C'est comme sur les plages,
le corps des autres, leurs jeux, leurs voix
on n'aime pas les inconnus
il faut du temps
de la patience, du courage.
Du temps, de la patience, du courage
pour les autres, et aussi pour soi.