Un film trouble sur une amitié féminine, à la vie à la mort. Bon...

Un film trouble sur une amitié féminine, à la vie à la mort.

Bon OK, c’est pas du Sorcese ou du Polanski ; Mortal Thoughts/Pensées Mortelles peut être considéré comme un film pénible pour ceux qui sont allergiques à une BO habillée de saxophone constant. Mais bon, c’est un film qui échappe à la catégorie série B (ou qui s’y distingue avec brio) grâce à un scénario astucieusement ficelé, à une narration bouleversée qui tient en haleine et au jeu très convaincant des trois acteurs principaux (Demi Moore - comme quoi elle joue bien, elle a juste des goûts cinématographiques de merde- , Glenne Headly, Bruce Willis).

Ce qui captive et qui reste le plus intéressant dans le film, c’est l’amitié inébranlable qui unit deux jeunes femmes pas tellement gâtées par l’existence ; elles se connaissent depuis l’enfance, se sont mariées, ont des enfants et travaillent dans le même miteux salon de coiffure (d’ailleurs si l’on en croit la coiffure de Demi Moore tout au long du film, on comprend les difficultés du salon pour se tailler une réputation… Non, je sais, on est en 1991, on porte des jeans “neige” moulants, ok…).

Le problème est que l’un des maris est un véritable connard (glandeur, violent, alcoolique, drogué, libidineux…). Il rend malheureuse sa femme et déclenche des esclandres partout sur son passage. Lors d’une soirée censée être festive, il s’invite dans la virée des deux copines. Il ne manque pas d’avoir un comportement de connard, et d’abuser de substances psychotropes, ce qui l’amène à être mis en retraite par la bonne copine dans le van qui leur sert de véhicule pour la soirée. Débarrassées pour la soirée ? Loin de là.

En fait, il y est assassiné. Et ça ne les débarrasse pas du sinistre personnage, bien au contraire ; outre-tombe, le connard-assassiné va continuer de leur pourrir la vie. On comprend vite que l’une des deux (ou les deux) est/sont impliquée(s) dans sa mort. Laquelle ? Comment ? Pourquoi ? C’est Harvey Keitel qui mène l’enquête et il aura le fin mot de l’histoire, et celui-ci vous surprendra.

Tout au long du récit, oscillant entre témoignage de la bonne copine devant le policier et flashs-backs, on voit la force de l’amitié des deux jeunes femmes qui essaient de s’en sortir. On n’en doute pas un seconde, c’est là la réussite du film. Or, c’est quand celle-ci est mise à mal (car le connard-assassiné était quand même aimé de sa femme), que tout bascule et qu’un deuxième meurtre est commis… On comprend alors que cette amitié n’a pas résisté au premier meurtre. Le puzzle s’assemble et révèle un drôle de dessin…

Moral ? Ben oui, un peu quand même. Tuer, même un connard, c’est quand même déstabilisant, et ça ne paie pas, semble nous dire Alan Rudolph. Et “penser tuer” (Mortal Thoughts), ça revient presque (grâce au scénario) à tuer vraiment. Plus intéressant qu’il n’y paraît.

PS : contrairement à ce que suggère la bande-annonce ci-dessus, le film est aussi disponible en DVD !