Les violences faites aux hommes

Publié le 25 février 2010 par H16

Certains (ici et là, par exemple) réclament la suppression pure et simple de la HALDE. L’ayant moi-même proposée il y a quelques temps, j’encourage bien sûr à l’oblitération de cette Haute Autorité ridicule. Mais pas tout de suite ! L’actualité donne en effet une occasion de faire manger de leur propre soupe à ces zélateurs de l’égalitarisme total.

Et pour cela, nous allons nous rendre dans les cénacles poussiéreux de notre 5ème République (5ème comme le numéro de roue du carrosse auquel elle fait de plus en plus furieusement penser) : tant au Sénat qu’au Parlement, on apprend que nos fiers élus toujours en pleine législorrhée tentent un projet de loi commun, présenté par les deux hémisphères politiques, visant à, je cite, « renforcer la prévention et la répression des violences faites aux femmes« .

Et là, je dis : Gosh, blood’n'guts, orage de désespoir et fourchette en plastique, cette loi est manifestement discriminante ! Sauf à considérer que les violences faites aux hommes n’existent pas, ce qui est rigoureusement faux, le projet de loi crée un biais béant entre le traitement des hommes et des femmes victimes de violences au sein d’un couple.

J’en appelle donc à la HALDE, histoire qu’elle se détache un peu des cancrelats trans/bi/gay(*) et qu’elle s’attarde à ce projet qui s’attache à créer une véritable scission au sein des couples.


Le patron de la HALDE, gagnant régulier des Dîners du Mercredi Soir

Je vais plus loin : les textes journalistiques qui évoquent le sujet ne font aucun effort ni pour dégenrer cette violence conjugale (oh!), ni pour tenir compte des cas où c’est l’homme qui est la victime (oh à nouvoh !).

On trouve ainsi, je cite :

La mesure la plus innovante du texte est la création d’une « ordonnance de protection des victimes ». Celle-ci doit permettre à un juge de statuer dans les 24 heures, par exemple sur l’éviction de l’auteur des violences du domicile conjugal ou sur la garde temporaire des enfants, dans les situations urgentes. Seront concernés les couples mariés, mais également les partenaires d’un Pacs et les concubins.

« les concubins« . « L’auteur » des violences. Même pas « les concubin(e)s » ou « L’auteur(e) » – comme chacun le sait, la femme qui écrit est auteure dans la nouvelle orthographe officielle des gens qui discriminent méticuleusement, mais, flûte et crotte, quand c’est une violence, c’est toujours au masculin.

Dans l’article du Monde (précédemment cité), on apprend aussi que le texte prévoit un bracelet GPS pour les hommes violents, qui « permettra aux autorités de les suivre et de réagir dès qu’ils approcheront trop près de leurs victimes », souligne la ministre.

Évidemment, pour les cas de femmes violentes (il y en a), la loi n’étant pas construite pour elles, les bracelets continueront donc d’être des colifichets décoratifs …

Mais je vais encore plus loin, tout en continuant d’implorer l’intervention de la HALDE dans ce jeu de quilles qui ne méritent que de choir dans le bruit caractéristique que font les tonneaux vides : que se passe-t-il lorsque les violences conjugales concernent un couple gay ou lesbien ? C’est une vraie question (je suis sûr qu’elle intéressera le Pélicastre).

Dans le cas des couples gays, doit-on, par exemple, imposer le port des bracelets électroniques aux deux hommes (qui sont donc, paradoxalement, chacun agresseurs et pour lesquels il n’existe pas de victime) ?

Dans le cas des couples lesbiens, comment gérer la demande d’éloignement d’une victime de l’autre, puisqu’il n’y a pas d’agresseur ? Quelle victime est moins victime que l’autre ?

Imaginez la torture cornélienne lorsqu’en plus, le couple (gay ou lesbien) a des enfants ! Qui récolte la garde ?

Va-t-il falloir que les couples gays foutent sur la gueule des couples lesbiens pour qu’enfin, les victimes des uns puissent faire arrêter les agresseurs des autres et réciproquement ?

Tout ceci ne fait-il pas un peu désordre ?

Mais le pompon (il y en a un, au dessus de cet énorme gâteau législatif improbable et gluant), c’est l’introduction de la notion de délit de violence psychologique, notion ô combien floue ; le texte propose de punir de trois ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende les «agissements ou les paroles répétés [...], susceptibles de porter atteinte aux droits et la dignité, à la santé physique ou mentale de la victime».

Je me demande exactement où va se situer l’atteinte aux droits et à la dignité, quelles sont les bornes qui vont être fixées, quelles jurisprudences croustillantes on va pouvoir utiliser pour savoir exactement ce qu’il est permis de dire ou faire chez soi.

Je propose que l’Observatoire National des Violences Faites Aux Femmes, Et Seulement Aux Femmes Parce Que Les Hommes, On Les Emmerde, pour recenser les paroles répétées susceptibles de porter atteinte aux droits et à la dignité des femmes, utilise le petit formulaire ci-dessous. Ça devrait aider, pour les prochaines statistiques qui montreront clairement que les hommes sont, finalement, des êtres relativement abjects dont on ne conserve le patrimoine que par mansuétude et pour des raisons historiques.

Avec de telles avancées législatives, moi, je le dis,… ce pays est foutu.

—-

(*) allez lire le rapport dont un petit aperçu est lisible ici