Des oreilles de Jeunes Pop' ont chauffé, ce lundi matin, rue de la Boétie. Comme le révélait "le Parisien", le président de la branche jeune de l'UMP a adressé un mail à ses troupes pour les intimer de s'inscrire d'urgence sur le réseau social du parti, les Créateurs de possibles. Sous peine, pour les responsables départementaux jeunes, d'être "démis de leurs fonctions". Consigne du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. Rompez ! Voilà qui fait désordre. "Excès de zèle" du jeune Lancar, a sèchement recadré le porte-parole, Frédéric Lefebvre, lors du point-presse hebdomadaire.
La publication du mail non seulement braque désagréablement les projecteurs sur le démarrage poussif du site de socialisation de l'UMP - Le site compte, à ce jour, 7.357 inscrits, et 100.000 visiteurs uniques - mais donne l'impression d'un mouvement de Jeunes UMP marchant au pas, quand ils ne font pas danser les ministres sur un anthologique lipdub.
Joint par Libération.fr, Benjamin Lancar promet que la menace de sanction n'était qu'une "blague pas drôle", "du second degré". "Ce ne sont évidemment pas les méthodes de l'UMP", assure-t-il, invoquant le concept des Créateurs de possibles, accessibles aussi aux sympathisants : "Le site est justement très ouvert, on ne va donc pas utiliser des méthodes sectaires."
"Un outil très bien fait, du pain bénit"
Le chef de file des jeunes militants a effectivement adressé ce mail aux 20 membres du Bureau national pour qu'ils "répercutent" la demande sur le terrain. Mais, ajoute Lancar, pas de traces d'ultimatum avant d'être "démis de ses fonctions" dans le mail aux responsables départementaux: "Il est indispensable que les Jeunes Populaires, et en particulier les RDJ, soient inscrits et actifs sur ce réseau communautaire", est-il écrit. "On leur demande de poursuivre la dynamique", se rattrape Lancar, se félicitant de voir "deux tiers" de ses responsabels inscrits sur le réseau social.
A l'en croire, les commentaires sur un flop des Créateurs de possibles sont prématurés. "Le temps du bilan n'est pas venu. On n'a pas demandé à Barack Obama de juger son réseau au bout d'un mois!" Et de vanter, bon élève, un "outil très bien fait, du pain bénit pour les Jeunes populaires. On ne doit pas manquer le coche."
Mis en ligne le 7 janvier, le "Facebook de l'UMP" dont le lancement avait été, à plusieurs reprises, repoussé, est censé "permettre à chaque citoyen de passer à l'action", en mettant en ligne des "initiatives", locales ou nationales. D'autres inscrits pouvant adhérer à cette "initiative" et monter porte-à-porte, pétitions, réunions, pour la mener à bien.