Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. A fortiori si vous êtes plusieurs, enfermés avec des petits (grosses) bêtes pas extrêmement sympathiques, il serait temps de revoir votre motivation à terminer le voyage. La célèbre formule tirée d’Alien a depuis été reprise par plusieurs qui ont tentés de recoller au mythe de l’isolement en pleine espace intersidéral, coincé dans une boîte en fer avec des monstres le plus souvent déformés et carnivores. On peut citer à foison le sympathique Event Horizon, le plus terrestre Pitch Black, le familial Lost In Space, ou encore le psychologique 2001. On peut même parler de remake d’Alien Resurrection, mais ça n’est pas le débat. Au final, rien ne sert de s’époumoner, vous ne descendrez pas en marche.
Alors évidemment, voir arriver Pandorum ne surprend guère. On prend les mêmes et on recommence : deux astronautes se réveillent à bord d’un gigantesque vaisseau spatial, dernière chance de l’humanité pour trouver un monde nouveau (mais ça, on s’en moque pas mal). Vaisseau mal en point, système défaillant et personne autour. Ou presque. Ils vont rapidement découvrir que l’endroit est infesté de bestioles peu ragoutantes, de survivants hostiles et de pas mal d’ennuis techniques. Dans tout ça, l’intérêt premier du spectateur est de voir les vivants se faire charcuter à tout va par les monstres. On compte les points jusqu’au final plein de révélations (mouai..) et de retournements de vestes (prévisible sur ce coup là, tu ne mets pas Dennis Quaid dans un film pour rien!).
Alors quoi, le bilan est sans appel. Bénéficiant d’un certain nombre de bonnes intentions, d’un budget apparemment bien utilisé, Pandorum se glisse dans la catégorie des films d’horreur en apesanteur. Au milieu, parmi tant d’autres. Malgré les moyens mis en place, des effets spéciaux plutôt efficaces (mais déjà vu..), à l’image plutôt passable (donc noire pour le coup, pour le suspense), au scénario tentant de surnager dans tout ça (oui, 1h50 remplie, pour le coup c’est un bon point dans le genre), Pandorum essaie de sortir son épingle du jeu. Sans franchement y arriver, la faute à un casting peu habité par sa situation, par une réalisation pas forcément très originale… Comme quelques uns des derniers films de science fiction, Pandorum a le tort de s’appuyer sur une campagne promo visuellement efficace, qui dénote avec l’aspect du film, sombre et crasseux. S’évertuant à conserver l’intégrité de son film, Alvart tient bon la barre mais sans penser à trouver une direction. Au final, on a donc un film remplie de quelques idées sympathiques, au milieu d’une poursuite sans véritable raison. On a beau s’intéresser à la chose, on ne rentrera pas dans la paranoïa du film.
A réserver aux amateurs du genre qui peuvent y trouver leur quota d’hémoglobines et de prothèses. Pour le reste, on attend toujours la prochaine révélation.