Billet de femme, doux et pointu. Étonnante femme que cette...

Billet de femme, doux et pointu.

Étonnante femme que cette Cécile Ladjali découverte récemment.

Elle est née en 1971 et a eu une enfance complexe (si vous voulez en avoir plus, allez là.) Mais ce qui nous intéresse ici, c’est son présent, ce qu’elle est devenue : elle est enseignante, écrivaine (cinq romans et deux essais, dont un est un entretien avec George Steiner sur le métier d’enseignant), chroniqueuse tous les matins à 7h27 depuis septembre 2009 à France Culture.

Dans le cadre de son enseignement, elle fait écrire ses élèves et publie ou monte leurs productions : en 2001, elle en tire une recueil de poèmes, Murmures ; en 2002, elle publie une tragédie Tohu-Bohu écrite sur le même principe, mise en scène par William Mesguich, expérience qu’elle recommence actuellement avec une autre pièce Hamlet/Électre.

Bref, autant vous le dire tout de suite, pour moi c’est une héroïne, une vraie. Sans arme ni bouclier, elle mène un combat extrêmement difficile, et en plus, elle a l’air de s’en régaler. Sans doute sa force vient-elle du fait qu’elle sait très bien se situer dans son métier (cf l’extrait que vous écoutez), elle croit à la position maître-élève et elle sait l’instaurer dans ses classes. De plus, elle croit fermement au pouvoir des “classiques” (thèse qu’elle défend dans son autre essai de 2007 : Mauvaise Langue ; vous pouvez lire un intéressant interview à ce sujet ici), c’est-à-dire qu’elle croit à leur universalité, mais elle croit aussi à la capacité des élèves d’y reconnaître le beau et d’y puiser un enrichissement. C’est une foi que je lui envie.

Ses chroniques à France Culture (que vous pouvez podcaster) sont des exercices littéraires dans lesquels elle défend un point de vue sur un fait de société, avec arguments mais sans lourdeur, en trois minutes. Dans celle-ci, elle réagit à l’actualité qui jette un coup de projecteur sur la violence dans les établissements scolaires.

Allez savoir pourquoi, celui-ci m’a particulièrement intéressée… et convaincue que cette jeune femme est passionnante.