Kronikrock n°3 : le Discographisme Récréatif.

Publié le 25 février 2010 par Pagman
... Ladies and gentlemen, please shut off your fucking phones cinq minutes et let me introduce en toute amitié la délicieuse, malicieuse Chronique Rockeuse Emeline qui a plume ouverte ici et qui s'invite quand elle veut, quand elle peut, en l'occurrence maintenant et ci-dessous. Roulement de tambours. Ouverture du rideau.

Kronikrock n°3 : Le discographisme récréatif

Que faire quand on a perdu la pochette de son disque préféré à la surboum de Joséphine à cause d'un moment d'inattention probablement dû à l'ingurgitation d'une quantité pas très raisonnable de Champomy ?

Comment éviter le drame quand ladite pochette, si on ne l'a pas perdue, tombe en lambeaux à force de manipulations énamourées (c'est dangereux de caresser le visage de Roch Voisine, fût-il en carton, vous savez) ?

Comment remédier au fait que Maman a tragiquement oublié de racheter un bloc de Post-It lors du dernier plein chez Auchan ?

Quelle est la solution quand on a une petite sœur fan d'Indochine, dont les pochettes ornées du diabolique – que dis-je, l’immonde – visage de Nicola Sirkis polluent la discothèque familiale ?

Une seule réponse : le gribouillage. Et que ceux qui n'ont jamais ravalé la façade de Claire Chazal sur la couverture d'un programme télé jettent la première pierre aux auteurs des pochettes que Patrice Caillet, grâce à force fouinage dans les brocantes et les vide-greniers, a dégottées et publiées dans un livre aussi beau que désopilant. Alors avant que ce hobby - qui tend à disparaître depuis l'avènement du trop protecteur boîtier en plastique - ne soit totalement oublié, recueillons-nous quelques instants sur ces icônes du do it yourself.
 

Selon les scientifiques de l’Université de Denthonküh, cette pochette serait la première occurrence d’un LOL cat dans l’histoire. 

Tu me fais tourner la tête.

Les Déménageurs Bretons On The Storm. 

Oh ! Comme je t’aime, Bruno. 

C’est pas très joli de découper la tapisserie préférée de grand-mère. Ni d’écorcher le prénom de cette pauvre Aretha, d’ailleurs.

Un petit coup de stylo et Michèle Torr a un petit air de Mick Jagger. 

Ce qui est rassurant, c’est qu’en 1977, les ados ne savaient déjà pas accorder un participe passé. Et qu’ils avaient des notions géographiques douteuses, aussi : le tour de Chamonix à la foire de Tours, j’ai pas bien saisi. 

L’histoire ne dit pas ce qui s’est passé depuis la dernière pochette, mais apparemment c’est fini avec Bruno. 

C’est vrai que quand on écoute une chanson d’amour triste (ou Indochine) (ou U2) (ou Depeche Mode), il vaut mieux avoir le numéro de SOS Suicide à portée de main. 

Sage décision. 

A mon avis, si Bruno est parti comme un arbre mort, c’est parce qu’il était allergique aux petits cœurs roses. 

Elvis, ce vieux geek.

Il va falloir arrêter de dépouiller les murs de grand-mère, maintenant.

Et la liste de courses, je te la note sur le Jeanne Mas ou le Claude François ? 

L’ancêtre du sms de rupture, tro afreu koi.

De Frédéric François aux Sex Pistols, il n’y a qu’un coup de pinceau. Il faut dire qu’il porte particulièrement bien la crête et les poils au torse.

© Patrice Caillet, Discographisme récréatif, juin 2009, Editions Bricolage / En Marge