A voir sa bonne bouille de français moyen, on lui donnerait pourtant volontiers le bon dieu sans confession. Erreur fatale. Sous son allure de bon père de famille francilien se cache le spectre d'un raciste ordinaire. Un type qui ne se rend plus compte de ce qu'il profère. Qui pense faire de l'humour alors qu'il insulte son prochain. En comparant Ali Soumaré à un joueur de l'équipe réserve du PSG, il s'attaque directement à la couleur de sa peau. Il fait preuve de la plus grande bassesse en tentant de faire passer son adversaire pour quelqu'un d'incompétent juste parce qu'il est noir. Xavier Bertrand, Rama Yade, Valérie Pécresse étaient dans la salle quand il a sorti son ânnerie. Cette dernière a même souri après la blague douteuse…
On s'attendait rétrospectivement à un tollé général au sein de l'UMP suite à ces propos inadmissibles. Une condamnation nette et sans bavure de la part de tous ses bien-pensants et autres donneurs de leçon qui avaient si bien su stigmatiser le “pas très catholique” de Jo Frêche. Ce ne fut pas le cas de leur porte-parole, mon saigneur Lefebvre, qui à l'inverse du directeur national de la campagne de l'UMP pour les régionales Franck Riester, “n'accepte pas que l'on place sur le même plan” les propos de Georges Frêche et de Francis Delattre. Avec le pitbull on n'est jamais déçu. Sa mauvaise foi n'a d'égal que son vilain rictus…
Delattre avait décidément mangé du lion et pensait avoir trouvé sa proie en la personne d'Ali Soumaré. Relayé par Axel Poniatovski, digne fils de son père et candidat UMP dans le Val d'Oise, il farfouille dans le passif du garçon issu des banlieues et croit trouver le pot aux roses. Des condamnations multiples et variées qui font dire au sémillant Delattre que Soumaré est un “délinquant multi-récidiviste chevronné” ou encore un “petit caïd de quartier“.
Sauf que les deux fouille-merde se sont plantés lamentablement. Il y a erreur sur la personne. L'accusation la plus grave concerne un autre Soumaré. Reste à l'actif du candidat, un délit qui date de onze ans, évidemment prescrit et dont il a payé la dette. Il est un exemple de réhabilitation réussie. On se demande bien pourquoi même le site Marianne2, sous la plume de Bénédicte Charles, se demande pourquoi le PS a présenté un tel candidat. On n'oublie pas qu'une des têtes de listes UMP, André Santini, est mis en examen dans l'affaire de la Fondation Hamon liée au Conseil Général des Hauts-de-Seine. Deux poids, deux mesures ? Délit de faciès ?
En grattant un peu, on s'aperçoit que monsieur Delattre s'était déjà fait remarquer en 1992 dans une affaire pas claire. Il avait refusé l'application d'un arrêté préfectoral réquisitionnant un appartement pour reloger une famille d'origine turque dans sa bonne ville de Franconville. Chassez le naturel, il revient au galop.
Pécresse en grande difficulté dans cette campagne nauséabonde, lâche désormais le drôle de maire. Elle condamne son initiative, désavouant également Ponia qui avait pris à son compte les accusations mensongères. En pleine tourmente, elle pense échapper à l'effet boomerang. Eric Raoult, vexé de ne pas être tête de liste tire sur l'ambulance blonde. Cela “me donne l'impression d'une campagne amateur, qu'il n'y a pas de patronne, qu'on a déjà perdu” lâche-t-il à qui veut bien l'entendre. Dis papa, ça sent bon les égouts ?