Fabuleux Falstaff aux Champs Elysées

Publié le 24 février 2010 par Artyficielles

Après plusieurs semaines, il semblerait que la chkoumoune des trucs dont on sort en se disant « humm…..mouife » se soit enfin fait la malle. A l’honneur : Falstaff, un opéra de Verdi qui est actuellement repris au théâtre des Champs Elysées. Falstaff est une espèce de vieux dégueu qui se prend pour un beau gosse et va se faire humilier par des femmes qu’il pense à ses pieds. Dur apprentissage de l’humilité.

Opéra tiré en grande partie des Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare, Falstaff a été créé à la Scala de Milan par Verdi le 9 février 1893 puis joué à l’Opéra Comique l’année suivante.

La mise en scène de Mario Martone aux Champs Elysees, sobre et juste, met bien en valeur l’humour des dialogues de Willie (oui car après avoir vu 2 de ses pièces l’an dernier, ici et , on est devenu intimes. J’avais d’ailleurs commencé à lire sa biographie mais j’ai abandonné pour cause d’effet soporifique mortel. Je veux bien y mettre du mien, mais bon, je peux faire tous les efforts).

En bref, Falstaff, c’est juste et c’est extrêmement bien interprété. C’étaient de loin les meilleurs chanteurs que j’avais vu depuis longtemps. La mise en scène virevolte, on s’amuse sur fond de thèmes qui me semblent typiquement shakespeariens : tel est pris qui croyait prendre, attention aux apparences, et amusons-nous bordel, d’ailleurs vous reprendrez bien un peu de vin ? (Comment ça, ça ne rend pas honneur à la profondeur de sa pensée ? )

Comme toujours, l’opéra est surtitré, pour qu’on puisse suivre l’histoire sans se perdre dans les trémolos sans fin des chanteurs qui ne parlent pas bien la langue dans laquelle ils chantent. Et l’avantage de Verdi, c’est qu’il n’y a même pas de trémolos sans fin de chanteurs qui chantent en yaourt: l’opéra est efficace, sans perte de temps, sans redites, avec une action légère et prenante…on ne voit vraiment pas le temps passer !

Côté musique, l’Orchestre National de France assure comme une bête. Rien à dire, c’est top.

La vue du 2ème balcon du théâtre des Champs Elysées

2 critiques toutefois  :

  • D’une part, comme souvent pour l’opéra, c’est un peu cher. J’ai payé plus de 60 euros pour être au 2ème balcon face et j’étais tellement haut que j’avais quasiment le vertige. Cela dit, je ne ferais jamais mieux que la fois où j’étais dans le pigeonnier du théâtre de la Madeleine voir le haut de crâne de Depardieu tenter d’interpréter La Bête dans la Jungle de Henry James avec le haut du crâne de Fanny Ardent. Tout ça pour un résultat si ridicule qu’il aurait gagné haut la main le « Gérard de la pièce dont tu penses que ça va être génial et dont tu sors en disant qu’on s’est vraiment foutu de ta gueule ». Digression à part, mieux vaut savoir que c’est un peu cher. Surtout si on se fait le kiffe intégral de la soirée avec coupe de champ’ à l’entracte pour admirer les gens qui se mettent encore sur leur 31 pour aller à l’opéra et te regardent bizarrement parce que, oui tu as l’air d’avoir 12 ans et que tes parents ne sont pas dans le coin à t’acheter un jus de fruit, que non, tu n’as pas claqué le chemisier à jabot pour l’occasion, et que t’as cet air hagard des gens qui ont couru pour sortir du taf sans s’être ni recoiffée ni remaquillée.
  • Comme c’est une reprise, il y a peu de dates, il faut probablement y aller le couteau entre les dents. Il ne reste que 3 dates : vendredi 26 février, 19h30, dimanche 28 février, 17h, mardi 2 mars, 19h30.

Infos pratiques

Places entre 12 et 135 euros.

Réservations en ligne ou sur le site du théâtre.

Avec :

Anthony Michaels-Moore, Falstaff
Anna Caterina Antonacci, Alice Ford
Paolo Fanale, Fenton
Caitlin Hulcup, Meg Page
Chen Reiss, Nannetta
Francesco Ellero d’Artegna, Pistola
Marie-Nicole Lemieux, Mrs Quickly
Jean-François Lapointe, Ford
Raul Gimenez, Dr Cajus
Patrizio Saudelli, Bardolfo