Magazine France
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Désormais, il semble un fait acquis, les centrales syndicales sont désormais systématiquement dépassées par leur base… je ne doute pas que certains se réjouissent
de cette situation au motif du tous pourris… ou sur le thème plus positif du troisième tour social.
Pour ma part, j’avoue que cette situation m’inquiète passablement car une fois de trop cela montre la faiblesse des syndicats et donc leur incapacité à peser dans
des négociations.
A s’entêter dans un jusqu’auboutisme minoritaire et même si j’entends bien que les AGs ont voté une reconduction mais les chiffres ce matin montrent malgré tout
une décrue sensible des grévistes… le résultat final de ce mouvement risque fort de mener sur une déconvenue non seulement sur la question des régimes spéciaux mais pour
l’ensemble des salariés dans un avenir proche.
Jusqu’à présent et même si l’opinion publique ne soutenait pas cette grève, je pense que cette dernière comprenait malgré tout que le passage en force de Sarkozy ne pouvait
constituer une manière de gouverner un pays…
A s’isoler encore davantage dans une grève dure alors que le gouvernement se dit enfin prêt à négocier sur les modalités de son objectif… et qu’on le veuille ou
non accepté par 53% des citoyens… je doute que « compréhension » de l’opinion perdure très longtemps.
Et surtout cela risque de conforter Nicolas Sarkozy pour mener à bien d’autres réformes sur le thème « vous voyez, il n’y a que la manière forte qui soit applicable »… et
substituer au troisième tour social, un troisième tour profondément réactionnaire et conservateur.
A cela s’ajoute une opposition divisée et atone sur cette problématique des régimes spéciaux mais plus grave, sur d’autres domaines. Les dernières prestations du Parti Socialistes
ne poussent guère à l’optimisme incapable d’avoir une position claire, de proposer des perspectives qui dépassent le temps présent.
Certes le PS n’est pas tout mais de vous à moi, l’état de la gauche est particulièrement préoccupant et si la LCR pense pouvoir recueillir le socle dur des mécontents… l’histoire
très récente tend à démontrer le contraire… faut-il rappeler que la gauche alternative a été incapable de faire fructifier « sa » victoire du NON (et encore il y a beaucoup à dire
sur ce Non protéiforme)… et que dire des dernières présidentielles…
« Définitivement » je pense que ce refus de négocier, de s’entêter dans une grève mal perçue dès l’origine, de discréditer les directions des centrales ;
toutes ces attitudes risquent de porter un coup très rude à la négociation sociale… déjà mise à mal, à la gauche dans son ensemble et surtout… à l’ensemble des salariés.