Alors, ceux-là, on va forcément les comparer à Antony and The Johnsons. Impossible en effet de ne pas faire le rapprochement quand il s'agit de voix androgyne (féminine?), de musique baroque, théâtrale et romantique où le kitsch et l'outrance ne sont jamais très loin. Même qualités, même défauts donc, et évidemment, il y aura les "pour" et les "contre". Car, il ne faut pas se le cacher "Mirror, Mirror", le premier album des anglais de The Irrepressibles va diviser, c'est inévitable. Jami McDermott, leur chanteur, à l'instar d'un Antony Hegarty, aime d'ailleurs aussi s'afficher dans des tenues assez équivoques. Pourtant, je trouve que cette musique n'est pas si grandiloquente à l'écoute. Bien sûr, il y a des titres comme "My Friend Joe" ou "Splish! Splash! Sploo!" qui ne sont pas à une excentricité près, assez proches de l'esprit du film culte "The Rocky Horror Picture Show" par exemple. Mais d'autres morceaux comme "Forget The Past", "In This Shirt" ou "Nuclear Skies" sont de facture plus classique et pourraient même emporter l'adhésion générale, par leur côté plus carré et maîtrisé. Et puis, il y a aussi "The Tide", chanson la plus émouvante du lot et son envolée finale de cordes du plus bel effet. Un album d'entre-deux donc, pas complètement putassier, comme le style pourrait l'y amener, pas complètement barré non plus, et souvent plus (trop?) en retenue qu'il n'y paraît. C'est aussi d'ailleurs une des raisons pour lesquels ce disque devrait diviser : il ne choisit pas son camp. Mais une fois de plus, comme j'aime y revenir, cela a fait pencher la balance en sa faveur. A voir aussi , par curiosité, ce que peut donner cette jolie troupe sur scène (ils étaient au dernier festival des Inrocks mais n'ont pour l'instant pas de nouvelles dates prévues en France) ...
Clip de "In This Shirt" :
Album en écoute intrégale sur Deezer