Publié par le 20 février 2009
Lors de vos soins, différents profils de patients se dégagent... Vous avez parfois affaire au patient anxieux, stressé, coriace, gentil, impoli, pressé, exigeant, indifférent, chaleureux, humble, snob, ..., qu'il faut gérer, et adapter notre manière de travailler/notre position, tout en se protégeant !
Je me souviens d'un patient très souvent anxieux lors des soins infirmiers (ablation de l'aiguille de Hubert en post chimiothérapie et passages quotidien pour une injection d'anticoagulant en sous-cutané)... Il était parfois limite arrogant, avait peur des soins, posait sans arrêt des questions, et finalement j'ai réussi à percevoir une forte anxiété chez lui. Une autre personne qui souffrait d'une infection suite à une opération chirurgicale, voulait sans arrêt passer des examens complémentaires, voir le médecin traitant, j'avais beau répéter que tout était en bonne voie de guérison, elle me disait " vous êtes sûre ? " " il ne faut pas changer le protocole ", " mettez plus de Betadine ici ", " votre collègue ne fait pas comme ça ", ....
" L'anxiété peut être une réaction liée à l'approche de la mort, ou résulter d'une pathologie psychiatrique ou somatique. L'anxiété peut être majorée par des exigences inadaptées à l'égard du patient de la part de l'entourage ou des médecins et soignants, attitude qui va renforcer le sentiment de solitude du patient et aggraver secondairement une angoisse de mort. Elle nécessite une évaluation nuancée et un traitement spécifique.
La détresse psychologique de la personne atteinte d'un cancer a été décrite comme : "Une expérience désagréable de nature émotionnelle, psychologique ou spirituelle qui interfère avec l'aptitude à gérer le traitement du cancer. Elle se prolonge dans un continuum allant d'un sentiment commun normal de vulnérabilité, de tristesse, de peurs, jusqu'à des problématiques plus importantes comme une anxiété, des attaques de panique, une dépression, ou une crise spirituelle.
Selon son intensité, sa durée et ses répercussions sur le fonctionnement quotidien, l'anxiété peut fortement altérer la qualité de vie du patient et compliquer sa prise en soins.
Et les infirmières dans tout ça ? Sur le terrain, ce n'est pas facile du tout, parce que nous sommes prises par le temps, nos gestes et nos paroles se doivent être succincts et précis. Dans tous les cas, il faudrait créer une relation de confiance et d'empathie :
Ecouter le patient.
Présence d'une douleur sous-jacente ou non
Vérifier ce qu'il sait de sa situation actuelle.
Créer des liens entre le comportement et les sentiments.
Prendre note des stratégies d'adaptation déjà employées par le patient, afin d'identifier les plus utiles dans la situation actuelle.
Établir une relation de confiance ? C'est peut-être mieux préparer le patient, lui expliquer le déroulement du soin, et élaborer une bonne communication. Lorsque que j'arrivais chez ces deux patients (présentés en début de ce post), je faisais attention à ne pas paraître pressée (parce que je le suis), avoir des gestes lents et précis, et savoir ce que l'on fait. Et là, sans une bonne expérience hospitalière sur la technicité des soins, le patient " sens " immédiatement si vous savez votre travail. Avoir de l'assurance peut permettre de désamorcer une situation anxieuse/sentiment d'insécurité, le patient peut se sentir rassuré. Et vous aussi ensuite !
Parce que gérer un patient anxieux, c'est épuisant. Ouf le soin est fini, je décompresse à mon tour.