D’ailleurs, à voir Angélique et Katerina, l’on se dit volontiers que la guitare, héritière lointaine du Luth, n’est sculptée à l’image de la femme, n’en possède les rondeurs que pour mieux être apprivoisée par elle, et uniquement elle. On découvre avec joie les compositions rigolotes, typiques et féroces de Katerina.
On réécoute avec délectation celles d’Angélique, nous berçant en grec ancien, puis en grec moderne… on se fiche de la différence, ce qui compte ici est la voix, et cette manière particulière de rouler les « r », de prolonger les « s », comme un hymne conjugué en refrains puissants et sensuels.
Angélique, qui porte et nous fait découvrir sa collègue et compatriote, nous reçoit chez nous à la manière des grecs, avec hospitalité, mais avec toute l’élégance française qu’elle apprécie tant et s’amuse à reproduire pour notre plaisir.
Son discours est plein d’humour et de bons mots, et sa voix est tout aussi fascinante lorsqu’elle parle que lorsqu’elle chante.
La petite salle du Théâtre de l’Atelier abritait un spectacle de voiles noir et sang, durant lequel la chanteuse n’a pas manqué de nous rappeler que Sappho, poète qui nous laissa que peu de mots, fut la première à chanter l’amour à la première personne : preuve s’il en est que les femmes portèrent les premières, portent encore et porteront toujours le flambeau du cœur impliqué.
Le spectacle est donné à l’occasion d’un disque : Comme un jardin la nuit, disponible chez tous les bons disquaires.
Voici un extrait : http://www.mondomix.com/fr/show-video4903.htm avec un entretien.