L'iPad est certainement, après le lancement du Nexus One de Google,
le plus gros buzz technologique de ce début d'année 2010. Aussi,
au-delà des polémiques et notamment celles relatives aux capacités
intrinsèques de la tablette tactile d'Apple, tâchons, pour mon premier billet tout site confondu de 2010, d'analyser le positionnement marché de ce nouveau produit Apple et d'envisager l'utilité que pourrait avoir l'iPad pour les marques.
En effet, il est incontestable que l'iPhone a, entre autres, révolutionné le rapport des consommateurs avec les marques. Depuis le Pin's et les badges on a rarement vu les consommateurs s'approprier autant les marques
et en toute mobilité. Si les badges et les pin's n'avaient aucune
utilité hormis la collection et une certaine affirmation de son
identité, les applications iPhone permettent en plus aux marques d'apporter du service et/ou du divertissement aux consommateurs. Les applications iPhone ont
donc permis aux marques de proposer des expériences, si possibles
émotionnellement intenses aux consommateurs afin de créer du lien et de
la préférence de marque. C'est pourquoi les marques ont énormément investi dans les applications dédaignant à la grande surprise toute notion de ROI court-termiste au profit de l'image de marque.
L'iPhone a offert aux marques la possibilité de rester dans un contact permanent (toujours dans la poche) et de proximité (accessible en un clic) avec les consommateurs grâce aux applications.
Mais l'iPhone a également révolutionné le marché de la musique en créant et monopolisant le marché de la musique en ligne et celui des jeux vidéo avec l'iPod Touch. Il ne fait donc aucun doute que l'iPad saura créer un véritable marché mondial du livre numérique et plus largement de la presse en ligne.
Certains magazines tels que Wired ont d'ores et déjà annoncé préparer
le lancement d'une version numérique spécifique à l'Ipad car adapté à
son écran et à son ergonomie.
L'iPad semble parfaitement adapté à la lecture grâce à son écran 5 fois plus grand que celui de l'iPhone.
Et sa faible capacité de stockage pourrait être une logique conséquence
de l'avènement très proche du cloud computing : d'ici peu nous ne
stockerons plus les contenus sur nos disques durs mais sur des
serveurs, dans les nuages. N'oublions pas qu'Apple a récemment acquis Lala.com !
Et Apple l'a officiellement déclaré, "
l'iPad est un outil de consommation de contenu et de divertissement,
pas un outil de production !". Apple proposera
certainement des expériences musicales très immersives en proposant des
bundles contenant musique, vidéo, texte et image accessibles dans un
même produit et particulièrement adapté aux Fans. Pourtant, d'aucuns
prétendent que l'absence de
flash empêchera de lire des vidéos mais il ne faut pas oublier que le
HTML 5 permettra d'ici peu de temps de diffuser et lire très simplement
des vidéos ... même sur l'iPad.
Par ailleurs, l'iPad n'est pas multi-tâches, certains crient au scandale mais l'iPad
n'est pas une tablette fonctionnant sous Mac OS ! L'iPad fonctionnera sous iPhone OS. L'absence de
multitâches et le grand écran imposent une grande expérience immersive
aux contenus et applications consommés à travers l'iPad. Le consommateur ne sera en aucun cas dérangé ou perturbé dans ses actions.
Parce que sa conception a été envisagée dans un objectif précis, l'iPad
est parfaitement adapté à la consommation de contenus (musique, vidéo,
presse et littérature) et d'applications, mais aussi et surtout à la
consommation d'applications utilisant des contenus, ce qui fait plutôt
défaut sur l'iPhone.
Dans le système fermé farouchement défendu
par Apple, une telle maîtrise de la conception et de l'utilisation de
l'iPad devrait aboutir à la commercialisation de nombreuses
applications qualitatives génératrices de valeur très importante.
Aujourd'hui évalué à 3 milliards $, le marché des applications est
constitué à 80% d'applications gratuites. Vendre plus d'applications et
plus chères est un axe stratégique majeur de croissance pour Apple.
Mais tout cela permettra aussi et surtout aux marques d'éditer
des applications innovantes. On peut ainsi imaginer des applications
où, comme sur les sites Internet, texte, vidéo, musique et image seront
habilement mélangés. On peut imaginer des applications où sur le modèle
de la réalité augmentée, de nombreux objets pourront être décrits et
détaillés avec une grande précision avant de pouvoir être achetés. On
peut imaginer des applications où les interactions avec Twitter et
Facebook seront facilitées. On peut imaginer des applications
permettant de feuilleter des pages (doubles), comme dans un catalogue ou un
prospectus, de zoomer, de choisir et de commander. Le mélange entre
applications et contenus, ainsi que le mélange d'application et de
contenus sera le point fort d' l'iPad.
La frontière entre contenus de marques et contenus divertissants sera infime : l'iPad pourrait donc offrir de nouvelles perspectives aux professionnels des contenus de marques.
L'iPad comblera parfaitement les "lacunes" en termes de possibilités techniques de l'iPhone.
Par conséquent, l'iPad
apportera sans nul doute de nouvelles perspectives pour les marques en
offrant un confort, une ergonomie et des capacités incroyables pour
créer des applications utiles, très impliquantes et engageantes pour le
consommateur. L'iPad devrait permettre au-delà du buzz des
applications iPhone d'avoir un vrai impact sur le chiffre d'affaires
des marques et des sites de e-commerce.
Enfin, pour laisser aller encore plus loin dans nos réflexions de
marketers, imaginons ce que pourrait devenir l'iPad s'il s'imposait
dans une V2 ou V3 comme le support de travail numérique de tous les
écoliers...
Mais je suis sûr que vous avez tous déjà en tête de nombreux projets d'applications iPad !
Philippe DUPUIS aka WEBENTERTAINER