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Clément revient à la maison après les cours. C’est un jour comme les autres. Il habite avec sa mère avocate. En rentrant, il croit l’entendre à l’étage en train de passer ses nerfs dans son bureau à déchirer des papiers. Mais lorsqu’il monte la voir, il voit un homme de dos. Il est tétanisé de peur et n’ose plus bouger. L’homme se retourne et commence à le cogner puis le ligote. Il veut tuer sa mère mais comme elle est absente, il passe ses nerfs sur l’adolescent.
Encore un roman coup de poing de Guéraud au même titre que Je ne mourrais pas gibier. La scène de l’agression est disséquée, l’écriture se veut précise. La réussite je pense, vient de ce que ressent Clément à chaque seconde. Même s’il est terrorisé, Clément va penser à des choses complètement futiles à priori (le classement alphabétiques des dvd sur l’étagère qu’il aperçoit devant lui pendant qu’il se fait maltraiter, son attirance pour sa prof d’anglais, la reverra-t-elle ?) qui apportent énormément dans le réalisme.
Guéraud n’est pas du tout complaisant avec ses personnages et son lecteur. Puis vient les premiers jours après l’agression, la peur de Clément de voir son agresseur à tous les coins de rue. Sauf que son agresseur revient…et c’est là où le roman prend encore plus d’épaisseur. Comment (sur)vivre après une agression ? Guéraud reste toujours dans l’actualité, pose en trame de fond les questions sur le dysfonctionnement de la justice.