Nouvelle altercation entre le maire de Bordeaux et le président du Conseil général. Après le Grand Stade et la fête du vin, querelle sur le volet social
Après le domaine sportif avec le Grand Stade ou le domaine culturel avec la fête du vin, le président du Conseil général et le maire de Bordeaux ont trouvé un nouveau champ de bataille avec cette fois le volet social. La polémique amorcée en conseil de Cub vendredi dernier, dans le cadre du débat sur la reconduction de la délégation des aides à la pierre, avec pour trame de fond l’engagement financier des différents partenaires en matière de politique de l’habitat sur l’agglomération, enfle au fil des jours. Si pour les élus de gauche, le désengagement de l’Etat dans ce domaine est pointé du doigt, pour d’autres, plus à droite, le problème relève plus du «non-engagement» du Conseil général. «De nombreux projets inscrits dans le projet social de la ville de Bordeaux sont bloqués et remis en cause tant que le budget du Conseil général n’a pas été voté. Nous attendons et nous verrons bien qui est alors responsable de l’échec de ces projets», avait alors indiqué Alain Juppé. Nouvelle couche lundi en conseil municipal de Bordeaux dans le cadre du débat sur la politique sociale de la ville. Le maire souligne à nouveau le «désastre» engendré par le moratoire sur les investissements du Conseil général. Selon Alain Juppé, ce moratoire bloquerait à ce jour six projets distincts. Une maison relais et une résidence sociale rue des Menuts, un projet d’Ehpad «La Clairière» à Caudéran, une maison relais rue Lachassaigne, une plateforme gérontologique cours Victor Hugo ou encore un foyer de jeunes travailleurs rue Paul Louis Lande. «Ces projets ont obtenu tous les feux verts et sont bloqués au rouge à cause du Conseil général», a indiqué Alain Juppé avant de lancer en séance du conseil, un «appel solennel à tous les conseillers généraux bordelais pour qu’ils interviennent auprès de leur président afin de débloquer ces projets importants.» Un appel qui n’a pas laissé Philippe Madrelle, le président du Conseil général, «indifférent». «Je prends acte de l’appel inédit d’Alain Juppé concernant le financement du logement d’urgence, compétence d’Etat, que le Département finance volontairement et généreusement dans le cadre de sa politique du logement très social depuis 2005». Le président rappelle que le moratoire des autorisations de programmes envisagé par le Département en 2010 en matière d’investissements, a pour objectif de financer en priorité des projets en retard de réalisation, avant de s’engager sur de nouveaux en 2011. «Le Conseil général a toujours assumé ses responsabilités sociales et c’est précisément en leurs noms qu’il renonce, dans la conjoncture actuelle, au financement du Grand Stade et de la fête du vin», a ajouté Philippe Madrelle. «Je considère l’appel de Monsieur Juppé comme une invitation à un partenariat financier plus équilibré entre la mairie de Bordeaux et les autres financeurs du logement d’urgence».
Stella Dubourg