L’histoire: C’est un roman policier qui se déroule dans la Rome de l’après-guerre et en Sardaigne, l’île natale de l’auteur. Les personnages sont des hommes d’affaires et des politiques véreux, désireux d’oublier les années noires du fascisme pour accéder au bien –être de l’américanisme naissant.
Un crime a eu lieu dans un appartement du centre de la capitale italienne et tout accuse une malchanceuse domestique sarde qui se trouvait là avec l’usurier assassiné ! Tout semble la condamner mais c’est sans compter sur le zèle de ses deux compatriotes, les deux héros des précédents livres de l’auteur, le commissaire Eugenio Carruezo et l’inspecteur Luciano Serra, qui vont s’empresser de découvrir de nouvelles pistes en menant leurs recherches auprès des inquiétants colocataires de la victime, hommes de finances dont les pouvoirs s’étendent jusqu’aux mines de Sardaigne ! Tout y passe de l’Italie des années cinquante où tout se mêle dans l’exubérance d’un nouvel état du monde, On y rencontre à la fois ceux qui gardent encore la nostalgie secrète du récent passé fasciste et ceux qui commencent à imposer les nouvelles forces occultes du pouvoir républicain..Mais ce que j’ai préféré dans ce récit ce sont tous ces personnages autour desquels s’affairent les enquêteurs, tous criants de vérité, pleins de vie et d’espérances pas toujours avouables : le petit vieux qui espionne ses voisins par une petite fenêtre mais qui ne voit que leurs chaussures, d’où le titre, et surtout ces magnifiques jeunes mariées sardes, regroupées toutes ensemble le soir de l’explosion de la mine où meurent leurs maris ! Quant aux deux personnages principaux, Carruezzo et Serra, on les suit d’autant plus volontiers que l’auteur les traite avec une ironie légère des plus sympathiques.