Tout cela est certes intéressant et appuie ses démonstrations sur des oeuvres d'art exposées dans d'audacieux rapprochements. Le gros problème, c'est que des milliers d'oeuvres produites dans tel ou tel de ces sous-ensembles géographiques ne sont pas convoquées à l'appui du raisonnement et pourraient être rangées dans une catégorie à laquelle elles ne sont pas censées appartenir. Que faire, par exemple, des centaures grecs et de tous les hybrides homme-animal produits en Occident, qui raisonnent comme un humain tout en ayant des parts bestiales ? Et des sympathiques créatures ailées à tête d'homme barbu de Mésopotamie ? Comment ranger les myriades de formules étranges de l'Egypte antique, tantôt Dieux, tantôt rois, tantôt hommes ? De toute façon, la catégorie analogique pourra servir de voiture-balai et ramasser ce qui n'est à son aise nulle part. La belle était bien bête, aurait pu nous dire Cocteau. Enfin ... il est toujours bon d'être classificateur, cela aide à réfléchir.
En attendant, nous pouvons nous réjouir du spectacle de très belles peintures aborigènes australiennes, de masques éléphants africains et de marines hollandaises. Un rapprochement agréable qu'on voit d'ordinaire dans les salles de ventes plus que dans les musées. Et si le Delanopolis a le temps, c'est promis, il vous proposera un jour lui aussi une petite méthode pour classer le grand tout.