Crisis on Two Earths est le nouvel animé de la collection DC Comics, orchestré par Bruce Timm. A ce défaut près qu’il est rarement moins percutant, la faute sans doute a une œuvre d’origine beaucoup plus complexe et adulte.
On peut le dire, les animés de DC et Marvel reposent pour beaucoup sur les anciennes séries (JLA…) qui ont fait les beaux jours des années 90′. Mis à part Batman, un vrai joyau dans ce domaine, c’était l’occasion de voir des intrigues minuscules pour un maximum d’exposition et de combats. Crisis on Two Earths rentre donc dans le rang. S’inspirant de JLA : Earth 2, un récit puissant et plutôt sanglant, l’histoire voit donc une version alternative de la Terre percuter le monde de Superman et compagnie, où les rôles sont inversés. Lex Luthor est sympa, et la JLA les mauvais garçons. Assez jouissif dans l’idée (bon, SuperWoman tout en cuir ou un Batman machiavélique, c’est une lubie de fan..), le comics était un bijou mené par Grant Morrison et Frank Quitely, réaliste et rondement mené. Le téléfilm à l’inverse multiplie les disgressions pour simplifier l’histoire, ajoutant grosse bombe et enlevant bon nombres d’idées (l’inversion des réalités..) qui dénature le récit. Ici, en somme, ce sont la gentille JLA contre la mauvaise. Aucune surprise au final, et aucun suspense.
Reste la manière de faire, et là Timm n’a jamais déçu. C’est fluide et efficace, quelquefois original dans la manière de présenter le récit. On attend dorénavant de voir les choses évoluer avec son public pour des histoires plus réalistes, noires, voir plus directement inspirées de certains comics. Ceci étant, il est difficile d’être réaliste quand on perd le trait de Quitely en passant sur l’écran.