Europeana se dote d'une nouvelle vocation : devenir la bibliothèque numérique européenne, alors que depuis 2008 elle se contente d'emmagasiner tout ce qui est numérisé par les États membres. Comment ça, c'était déjà le cas à l'époque ? Ben, quelques bugs subsistent pour qu'Europeana soit encore pleinement efficace et que tout un chacun en tire profit. Et qu'elle remplisse la mission qu'elle s'est fixée.
Cela passe par une coopération plus étroite des membres, que ce soit les pouvoirs publics, mais également les institutions, et une plus grande implication pour alimenter en contenu le site. À cette heure, seuls 5 % des ouvrages numérisés dans les pays sont hébergés par Europeana. Et là encore, le déséquilibre est manifeste, puisque 47 % proviennent de France, contre 16 % d'outre-Rhin et 8 % pour les Pays-Bas et l'Angleterre.
Mais d'autres soucis se posent, notamment juridiques : les oeuvres orphelines représentent 10 à 20 % des collections nationales et 90 % des bibliothèques sont des livres épuisés... Selon les eurodéputés, il faut encourager les pays à s'impliquer plus encore avec tout type de contenu (vidéo, images, sons, textes, etc.).
Et tout cela doit se faire dans le respect des droits de la propriété intellectuelle, assure-t-on. À condition que l'argent suive, soutient Mme Trüpel, eurodéputée Verts/ALE : le nerf de la guerre ne manquera pas de jouer dans le rôle que l'on veut imposer à Europeana. Particulièrement si elle souhaite contrer Google Books.
Compétitivité, et non compétition cependant, car le budget publicitaire qui financera Google Books est incommensurable en regard des financements dont Europeana peut jouir. « Cependant, il est très important pour nous de montrer qu'il existe une autre possibilité : bénéficier des financements publics. Si nous voulons défendre notre modèle social européen et choisir la diversité culturelle, nous avons besoin d'Europeana », explique Mme Trüpel.
En parallèle, le système ARROW devrait, selon la Fédération des éditeurs européens, parvenir à régler le problème des oeuvres orphelines, en simplifiant les autorisations liées aux droits... Même Google pourrait alors voir ces barrières tomber.