Petit joyau précieux posé sur le lagon, face à la baie de Saint Vincent et tout près de la barrière de corail dont les récifs sont ébouriffés par des vagues à l’écume blanche, l’îlot Ténia se présente vu du ciel comme un petit triangle de végétation luxuriante, bordé de plages au sable blanc.
1 Km de longueur et environ 600 mètres de largeur, Ténia est un havre de paix.
Ses eaux au bleu turquoise cachent en leurs fonds un jardin de corail à la faune exceptionnelle, ce qui en fait une zone marine protégée.
Véritable aquarium grandeur nature, les poissons multicolores font la joie des plongeurs qui s’empressent de s’emparer de leurs masques, palmes et tubas.
Dans la baie, si on a un peu de chance, il n’est pas rare de croiser des dauphins qui viennent jouer dans le sillage des bateaux, ainsi que des tortues, des raies mantas au ballet aquatique étrange…et plus loin vers le récif de corail, de gros poissons : tazars, napoléons, requins gris.
Dans les chenaux aux eaux calmes qui relient les îlots environnants, une nursery accueille les bébés requins
qui viennent nager tout près des plages de Ténia.
C’était la première fois, pour notre part, que nous nagions en compagnie de bébés requins…Qui dit « bébés requins » dit mamans requins pas très loin…mais dans cet environnement pacifique, on ne pense même plus à avoir peur de ces poissons décrits « potentiellement dangereux » par les scientifiques de la métropole…car rares sont les accidents observés en Calédonie. Les « dents de la mer », à en croire les autochtones, ne sont pas si acérées que l’on veut bien le laisser croire…En tous cas, je suis encore bien vivante et je crois que ces requins-là avaient bien plus peur de ma présence que moi de la leur !
Cet îlot sauvage et magnifique est le havre de paix de mon fils Sébastien…son échappatoire, son île déserte qu’il rejoint dès qu’il en a l’occasion.
Là, il dépense toute son énergie, bravant les éléments avec son kitesurf. Il chevauche les vagues de la
barrière de corail, s’envole au-dessus du lagon, tiré par sa voile gonflée par le vent souvent fort de ce côté de l’île.
La barrière de corail à quelques centaines de mètres de Ténia: le paradis des surfeurs:
Le fondu de kitesurf:
Il a donc fallu que Sébastien nous fasse découvrir son paradis ! Nous sommes donc partis pour cinq
jours camper là-bas.
C’était en semaine et donc les surfeurs et plongeurs du weekend étant retournés sur la grande terre, nous étions tout seuls sur l’îlot : une île déserte rien que pour nous, pendant cinq
jours !!
Nous avons pu jouer à « Koh- lanta » !...un Koh- lanta amélioré, je vous l’accorde, car nous avions emporté avec nous tout le nécessaire pour bivouaquer dans un
minimum de confort ! A nous le camping sauvage !!
(Je dois néanmoins vous faire une confidence: j'ai toujours eu en horreur
l'idée de coucher sous une tente...et c'était mon premier essai...Expérience plutôt réussie, je l'avoue! La beauté du lagon et du sable blanc, le matin au réveil, vous fait vite oublier
l'inconfort de la nuit et le mal de dos, si, si! Ouille, ouille quand même...mais chut...vite un plongeon dans l'eau turquoise!)
Nous nous sommes levés tôt ce jour-là, car une heure et demie de route nous attendait depuis Nouméa pour
rejoindre l’embarcadère de Bouraké sur la côte Est de la Grande Terre.
Le petit Kangoo tirait derrière lui une lourde charge…la remorque et le Zodiac et tout son chargement…et la montée du col de Tontuta fut délicate et poussive !
Nous avons mis le petit bateau insubmersible à l’eau, après avoir gonflé les flotteurs et rangé tout le
matériel. Vaste opération sous un soleil de plomb!
Là, vous n'avez qu'une petite idée du chargement, le reste étant encore dans le Kangoo!! Faire du camping sauvage, c'est top, à condition de penser à ne rien oublier! Le moindre détail a été pensé et vu et revu et la liste de la Nicky était très, très longue! Pensez...manquer du morceau de sucre dans le nescafé du matin...inconcevable...tout comme le stock de bougies...ou les lingettes de propreté...ou...bref, on avait pensé à tout! Pas question de risquer de gâcher l'aventure par une soupe à la grimace!
Une demi-heure de navigation, sous le vent et le clapot des vagues : excellent pour la cellulite, Mesdames, mais moins bon pour le dos !! Ouf, au loin, tout au bout de la passe aux eaux étincelantes, la silhouette de Ténia s’est rapprochée : îlot de rêve posé sur le grand récif !
Nous avons contourné l'îlot vers l'Ouest pour être face à la barrière de corail et avons accosté!
A nous Ténia et ses splendeurs!!
Son sable blanc et ses eaux aux camaïeux de bleus!
Tapis de coquillages à l'infini...trésors ramassés par kilos!
Promenades, les pieds nus foulant le sable blanc...
ou plongeant dans l'eau transparente...
Bois flotté...
Et l'occasion de prendre la pose juste pour la photo:
Un bivouac de surfeurs aménagé sous et dans les arbres, découvert à l'autre bout de l'îlot:
Des couchers de soleil magnifiques...avec un verre de rosé à la main et le silence devant tant de beauté...
Et puis les veillées devant le feu de bois et quelques merguez grillées...
Et le lendemain, devant nos yeux...toujours ces images paradisiaques...et pour tout programme: balades, farniente-lecture, snarkeling, nage, kite, bateau...Pas d'horaire, juste le lever et le coucher du soleil pour rythmer notre vie!
Dure, dure, la vie sur une île déserte...!
Les seuls êtres vivants que nous ayons rencontrés tout au long de ces cinq jours ont été des poissons et des oiseaux...
Un soir, peu avant le coucher du soleil, nous avons même aperçu une colonie de dauphins qui jouaient dans les vagues au loin! Trop loin de nous et à contre-jour, malheureusement, pour que je puisse les prendre en photo...
Le Vendredi en fin d'après-midi, nous sommes repartis vers la Grande Terre, croisant quelques bateaux qui mettaient le cap droit sur Ténia.
Nous avons laissé l'îlot de rêve aux surfeurs du weekend, emportant avec nous plein de bleu dans les yeux et dans le coeur, déjà prêts à partir pour de nouvelles aventures!
La prochaine fois je vous raconterai notre séjour dans les îles Loyauté, et tout particulièrement à Ouvéa, autre île paradisiaque...
Avouez qu'avec nos - 10 degrés ici en métropole, nous avons du mal à imaginer que certains, à l'autre bout du monde, profitent de la chaleur et d'une eau à 30° !
Ha, Hirondelle de Calédonie, connais-tu bien ta chance?!
En revoyant ces photos, je me sens "réchauffée"...pas vous?