Google a démarré un projet en décembre dernier (Living Stories - http://livingstories.googlelabs.com/) avec des éditeurs comme le Washington Post ou le New York Times qui vise à permettre aux éditeurs de disposer d'une nouvelle matrice de présentation de l'information pour "jongler" entre l'information chaude (le scoop de dernière minute, l'actualité du moment) et sa mise en perspective (qu'est-ce qui a été dit précédemment sur le même sujet).
C'est toute la complexité du Web que d'être autant un routeur de flux permettant de vivre l'instantané (Twitter), qu'une mémoire historique (Wikipedia) qui permet de retrouver une grande quantité d'informations sur n'importe quel sujet qui a été déposé sur une page Web.
Paradoxalement, c'est une entreprise qui fait un moteur de recherche qui indique la voie aux manipulateurs de l'information (manipulateur n'est pas péjoratif ; à prendre dans le sens qu'ils organisent, ordonnancent, valorisent, mettent en perspective... tout cela avec leurs petites mains). A trop vouloir reproduire un modèle économique qui n'était valable que pour le papier, les éditeurs d'informations manquent le sujet principal, celui pour lequel ils sont légitimes : inscrire une information dans le temps et lui donner de la valeur dans une perspective historique. Certes, ça ne résout pas le problème du modèle économique, mais cela permet au moins aux éditeurs de se placer en bonne configuration pour valoriser leur métier. A partir du moment où il y a de la valeur, il me semble qu'on est en meilleure posture pour imaginer la façon de la monnayer (même si c'est indirectement).
Il me semble par ailleurs que l'approche de Google s'agissant de la structure des informations peut inspirer les acteurs qui travaillent sur des services de suivi de projets. On y retrouve en effet les éléments de structures qui peuvent permettre d'identifier immédiatement la situation d'un projet dans le temps, tout en permettant de "mesurer" le périmètre, les acteurs, , les points clés, l'historique...