Didier Migaud a été nommé premier président de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Seguin. C'est Michel Bouvard, vice-président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, qui l'a confirmé ce matin.
La nomination de Didier Migaud est une nouvelle positive, le député étant largement reconnu pour son rôle en faveur d'une saine gestion des finances publiques.
Il est ainsi le père de la réforme de la LOLF (loi organique de loi de finances) : constatant en 1999 que « le Parlement ne contribue pas fortement à l'amélioration de l'efficacité de la dépense publique », du fait du manque de transparence de la procédure budgétaire, de l'absence de « ferme volonté de contrôler la dépense publique » et des « moyens d'en évaluer les performances ». Avec Alain Lambert, il proposa donc une réforme de la LOLF visant à dégager les grandes lignes du budget de l'Etat pour en faciliter la lecture et mieux évaluer l'efficacité de l'utilisation de l'argent public. Des mesures cependant jugées insuffisantes en leur temps par l'Ifrap.
Critique de la mauvaise gestion des fonds publics, Didier Migaud s'en était récemment pris à la créativité fiscale du gouvernement, attaquant « l'imagination débordante dont il [le gouvernement] fait preuve quand il s'agit de parler de déficit public comme si les termes déficit structurel n'étaient pas suffisants ;déficit de crise ;déficit hors plan de relance ;déficit hors surcoût temporaire de la réforme de la taxe professionnelle ; et même – je n'invente rien – déficit hors surréaction des recettes fiscales on est forcé de reconnaître que, de quelque manière qu'on nomme déficits ou emprunts, ce seront des euros que la France, et les Français avec, devront, quoi qu'il en soit, rembourser tôt ou tard. [..]Ira-t-on jusqu'à nous expliquer que, hors déficit, le déficit est nul »
Image : Didier Migaud à l'Assemblée Nationale. Image de Serge-Henri Bouvet sous licence CC paternité 3.0