Cinq. Cinq signataires d'une lettre expédiée au Parlement, afin que ce dernier prenne enfin les mesures qui s'imposent pour lutter activement et efficacement contre le piratage sur internet, en Grande-Bretagne. Et parmi eux, Simon Cowell, impresario, et... Terry Pratchett. Ils se sont joints aux trois autres signataires, appartenant tous au milieu télévisuel, avec des postes d'importance, pour demander que les parlementaires votent en faveur de mesures plus sévères contre le piratage.
Et que la question de la fracture numérique soit considérée par le pays comme « une mesure d'urgence » à prendre.
Aujourd'hui, les propositions faites dans la lutte contre les pirates du oueb se heurtent essentiellement aux Fournisseurs d'Accès à Internet, qui jurent leurs grands dieux que leur boulot, c'est de fournir des lignes pour se connecter et pas de jouer à la police en traquant les internautes contrevenants. Sauf que du côté des industries du divertissement, on ne voit pas vraiment la chose du même oeil.
Dans leur lettre, les cinq co-signataires demandent que l'on prenne toute la mesure de l'image créative que renvoie l'Angleterre, admirée pour sa créativité et son sens de l'usage juste. En outre, musiciens, chanteurs, acteurs, scénaristes et réalisateurs contribuent « à plus de 7 % de l'économie britannique ». Dans ces conditions, le projet de loi antipiratage doit bien intégrer que la lutte est avant tout destinée à promouvoir le secteur.
Il « fera en sorte que les créateurs britanniques, les sociétés de divertissement et les 1,8 millions de personnes qui travaillent dans et autour des milieux culturels soient respectés et récompensés à l'avenir, comme ce fut le cas par le passé ».
Il y a en effet urgence dans tout cela, attendu qu'une élection doit prochainement survenir le 6 mai, et que le Parlement sera dissous avant cette date, rapporte le Guardian. Et aucune garantie n'existe attestant que le prochain gouvernement reprendra ces chevaux de bataille. L'occasion pour l'opposition de faire dérailler le projet, en jouant la montre... et la contrariété...
Le public averti se rappelera alors de l'intervention de Neil Gaiman, qui, en s'appuyant sur le même type d'arguments, les renverse pour expliquer à quel point la version anglaise de la loi Hadopi est d'une bêtise crasse.