Toulouse, juste derrière le chevet de l’église Saint-Sernin. Le bâtiment blanc tranche avec l’habituelle brique orangée, le logo CGT est bien visible, l’ensemble est édifié dans un pur style art déco : c’est la bourse du travail de Toulouse, plus modeste par sa taille que celle de Bordeaux, mais pas moins intéressante.
Ce bâtiment est l’œuvre d’un architecte toulousain qui a profondément marqué la ville de sa patte sociale, on lui doit notamment un immense parc des sports, des logements sociaux, des écoles, la superbe bibliothèque de la rue Périgord, des kiosques à journaux ou à autre chose, etc. Cet architecte est Jean Montariol. La bourse du travail n’est ni son œuvre la plus grande ni la plus connue : les différents articles et pages web que j’ai consultés la mentionnent à peine, rappelant essentiellement l’historique de cette institution sans s’étendre sur l’aspect architectural pourtant tout aussi essentiel. J’apprends ainsi que la première bourse du travail toulousaine était un ridicule local de trois pièces, octroyé par la Mairie en 1890. Il faut attendre l’arrivée des socialistes au Capitole dans l’entre-deux guerres pour que l’architecture et l’urbanisme prennent en compte les besoins réels d’une population toujours plus nombreuse : la ville gagne 115 000 habitants entre le début des années 1920 et la fin de la deuxième guerre mondiale, pour beaucoup des ouvriers de l’aéronautique. C’est alors que Jean Montariol entre en scène, décorant ses bâtiments des traditionnels motifs art déco, sans oublier les allusions au prolétariat. La bourse du travail présente ainsi des bas-reliefs illustrant divers corps de métier, manuels ou non, comme ici le boulanger :
—> A cliquer :
- la notice Wikipédia consacrée à Jean Montariol
- une vidéo de 1987 présentant une partie de l’œuvre de Jean Montariol, en particulier le parc des sports