Monsieur Bayrou n’est pas et n’a jamais été un compagnon de route de la gauche mais un adversaire politique.
Son opposition actuelle à Nicolas Sarkozy n’en fait pas pour autant un allié automatique. Ce n’est pas la première fois qu’un centriste et la gauche s’opposent à un troisième personnage contre le pouvoir personnel. En 1965, Jean Lecanuet s’opposait au général De Gaulle dans l’élection présidentielle.
Pour autant la gauche présenta son propre candidat, François Mitterrand, et cette candidature unitaire commença le chemin qui menait à la victoire de 1981 et à l’application du programme commun de la gauche. La comparaison est très parlante.
Déjà à l’époque il avait fallu choisir entre deux orientations à gauche : la rupture avec le système ou son accompagnement. La SFIO qui avait fait campagne avec l’UNR pour l’adoption de la Constitution de la cinquième république fut contrainte au soutien du candidat de la gauche. Elle le fut du fait de l’alliance des communistes et d’un secteur du socialisme !
Bien sûr l’histoire ne se répète pas. Mais pour ce qui est des fondamentaux, les enjeux sont les mêmes. Le centrisme, qu’il prenne la forme d’une alliance politique ou d’un contenu programmatique est le cancer qui ronge la social démocratie européenne. La maladie a tué la gauche en Italie. Il l’a largement détruite partout dans le reste de l’Europe. Il la paralyse face aux rebondissements de la crise du capitalisme en Europe et dans le monde.
Le Parti Socialiste français, d’une façon étrange, propose une alliance qu’il a toujours repoussée depuis sa refondation en 1971, chaque fois qu’elle lui a été proposée ou suggérée, de l’intérieur ou de l’extérieur. Il propose cette alliance au moment où son échec destructeur est devenu patent dans toute l’Europe. Il le fait au prix d’un travestissement de l’identité politique et programmatique de son partenaire potentiel. Et cela alors même que celui-ci n’a jamais donné le moindre signe d’accord sur les fondamentaux de la gauche. Et alors même que toute l’autre gauche exprime son opposition absolue à cette alliance. Car alliance vaut choix. Pour le PS, ce sera le MODEM ou l’autre gauche. Le PS le sait. Ce sera le programme alternatif de la gauche ou l’arrangement avec « le projet humaniste ».
C’est le contenu de cet arrangement dont notre document permet de connaitre dans quelles eaux de droite il s’ancrera! Le PS le sait aussi. Son choix doit donc être contraint car tout doit être fait pour éviter que le PS entraine la gauche dans le néant de cette alliance. Notre score aux élections vaudra mise au pied du mur. C’est pourquoi notre objectif est d’obtenir un résultat électoral supérieur à celui du MODEM. Ce document est destiné à nous aider à convaincre le plus grand nombre des électeurs de gauche que le vote pour le Front de gauche est le vote utile du premier tour. En raison de notre programme et en raison de notre stratégie d’alliance. Et il est vrai que ce sont les deux faces d’une même orientation politique.
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