Quelque 300 personnes ont assisté à cette séance organisée dans une église évangélique de la capitale ougandaise, après l'interdiction par la police d'une marche anti-gay, baptisée "Million Man March" (Marche d'un million d'hommes).
Martin Ssempa avait affirmé qu'il parlait au nom de plusieurs groupes religieux et de la société civile, et avait rendu hommage au président du Parlement ougandais qui a estimé que les députés devaient débattre et voter la loi répressive contre les homosexuels, en dépit de l'opposition de pays étrangers.
L'influent pasteur Martin Ssempa a quant à lui expliqué à l'assistance présente dans son église "Nous avions prévu d'avoir une marche d'un million d'hommes et de femmes à Kampala mais malheureusement, on nous a dit que nous ne pouvions pas défiler pour des raisons de sécurité".
Le pasteur demande alors "Le principal argument des homosexuels, c'est que ce que font les gens dans l'intimité de leurs chambres ne regarde personne. Mais savez-vous ce qu'ils font dans leurs chambres?"
Il a alors diffusé un diaporama de photos pornographiques homosexuelles.
L’ignoble pasteur homophobe a commenté les clichés, "Celui-ci mange le pénis d'un autre homme", avant de s'attarder sur d'autres clichés, scatologiques pour certains.
Puis il a interrogé les fidèles fanatisés en déclarant "Est-ce cela que Obama veut apporter à l'Afrique?", en référence aux récentes critiques du président américain Barack Obama, qui a qualifié d'"odieux" le projet de loi déposé en Ouganda au nom de la lutte contre la "promotion de l'homosexualité".
Quelques jours avant la diffusion du diaporama du pasteur Martin Ssempa, quelque 200 LGBT ont assisté, le 14 février, à une réunion à Kampala, destinée à ré-imaginer la Saint-Valentin.
Idaho indique que quelques leaders religieux ont pris part à la rencontre, preuve que "ce n’est pas parce que l’on est croyant que l’on est condamné à être homophobe".
C’est une petite lumière dans les ténèbres de l’homophobie religieuse.
Il dit "Ce sont vraiment des résistants que j’ai rencontrés. Ils ont du courage! Mais il y a aussi beaucoup d’angoisse".
Peu rassuré sur le sort des LGBT en Ouganda, il ajoute "Et même si la loi n’est pas votée, il est à craindre que des groupes extrémistes se sentent investis d’une mission spéciale pour transformer la vie sociale par la loi divine à laquelle ils se réfèrent. En somme, si la loi n’est pas votée par l’État, ils se feront "justice" eux-mêmes".
Le texte en discussion, déposé en octobre 2009 par un parlementaire ougandais, se propose de durcir encore ces dispositions, et prévoit notamment la peine de mort.
La haine homophobe est comme partout justifiée et incitée par la grande majorité des institutions religieuses et leurs fidèles.
Seigneur, où est l’amour que tu es venu nous enseigner?