Cher Monsieur Anderson,
Wes (depuis le temps qu’on se connait),
Nous nous étions déjà rencontrés plusieurs fois par le passé, avec le plus grand plaisir, à l’occasion de vos précédentes œuvres. Et l’annonce de votre adaptation du Fantastique Maître Renard, de monsieur Roald Dahl à l’origine, m’avait enthousiasmé au plus haut point. La lecture de cette ouvrage dans ma tendre jeunesse reste encore aujourd’hui une vive émotion et un souvenir tenace. Associant votre univers à cette chasse au renard, le tout formulé par un tournage animé image par image avec des marionettes (dans un esprit so british), j’étais conquis avant d’avoir vu la première image, et il aurait été facile de vous lancer des lauriers sans en expliquer les raisons.
Fantastique Maître Renard, c’est donc l’histoire d’un renard rusé comme ses congénères, et démontrant d’une certaine audace dans ses forfaits. Conciliant vie de famille et menus larcins, il se décide à un dernier coup (en fait trois), son masterpiece. 3 fermiers, des poules, des lapins, du cidre. Il va ouvrir le coffre fort du rôdeur, et entend bien avoir son coup d’éclat de vie de renard. C’est sans compter l’opposition, sous la forme de trois vieux grognards, et leurs moyens colossaux. David contre Goliath en somme, mais un David futé face à un Goliath omnipotent, la fable est belle, le décor est beau, la leçon facile.
Il restait donc à mettre un visuel sur tout ça. Et voilà que l’idée de l’animation fait son chemin. Alors certes vous tournez en 12 images par seconde au lieu de 24, mais c’est une fort belle idée qui donne tout son charme au film. Une certaine maladresse, un mécanisme désarticulé des personnages (fort bien composés) dans des mouvements saccadés, on assiste à une histoire racontée. L’imagination prend le pas sur le visuel, et permet de passer un bien joli moment. Ce monsieur Fox, avec toute la classe qu’il peut avoir (outre la voix de George Clooney, en compagnie d’un casting vocal des plus illustres : Meryl Streep, Jason Schwartzman, …), est définitivement à classer parmi les héros animés. Tout en poil, il parvient donc en à peine 1h30 à vivre des aventures mouvementés, entre terriers et fermes, pelleteuses et famille de rongeurs.
Rappelant le bon souvenir d’une vraie histoire, votre Fantastique Monsieur Fox conserve votre style propre, parlant d’un clan (la famille) où se trouvent une fratrie de personnages forts, vivant de réels moments de leur vie. Moins contemplatif que vos films précédents, voici un vrai moment de bonheur sur pellicule, dont on ne tarira pas d’éloges par la suite. Il ne nous reste qu’à attendre vos prochains films pour en dire du bien. La magie opérant toujours aussi bien, j’espère ne pas attendre trop longtemps avant d’avoir de vos nouvelles!
Fantastique, Fantastique Maître Renard.