L'embêtant, c'est que dans notre société propre sur elle, l'antisémitisme, comme le racisme ordinaire, soulève des passions immédiates. Et que cette mésaventure d'un collégien souffre-douleur a été reprise, sans recul aucun, par de nombreux sites juifs d'iformation. Après la légende des chiens appâts pour requins, le chikungunya, le phantasme de Johnny Halliday sur le danger de la grippe A (alors qu'une bonne maladie nosocomiale parisienne fait très bien l'affaire), voilà que la Réunion souffrirait d'antisémitisme. Euh... La communauté juive à la Réunion ne dépasse pas les 400 personnes. Sur plus de 800 000 habitants. Historiquement (et même pendant les deux années pétainistes), il n'y a jamais eu d'antisémitisme à la Réunion, pour la bonne (?) raison qu'il n'y a jamais eu les détestables et historiques raisons qui ont poussé des gens normaux à priori à devenir cons. Seule entaille au contrat, un papier dans Visu, signé Jules Bénard, à la fin des années 80, et qui, il est vrai, était au moins... ambigu. A l'époque, la communauté juive de la Réunion avait envoyé un commando casser les bureaux du Quotidien. Les mêmes actionnaires étant propriétaires du Quotidien et de Visu... Sauf que Visu avait pu continuer à paraître et que les journalistes du Quotidien, qui n'y étaient pour rien, ont vu leurs ordinateurs démolis à coup de masse... Selon le principe du "si ce n'est toi, c'est donc ton frère". Comme quoi les cons se retrouvent partout.
Voilà, en tout cas, la Réunion est à nouveau montrée du doigt. Même si le papa du petit garçon a déclaré lui-même que son fils n'était pas victime d'antisémitisme, mais de la connerie ordinaire dont peut souffrir un gamin différent, bon élève, littéraire, sensible... Un détail, cependant, nous embête : le gamin aurait été agressé après un cours sur la Bible. On ne sait pas que dans l'école laîque, des cours sur la Bible sont dispensés. Mais on ne sait pas tout.
Laurelen