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John Terlazzo - Honour Among Thieves (1983)

Publié le 22 février 2010 par Novland
John Terlazzo - Honour Among Thieves (1983)
Il y a dans l’air comme des promesses de printemps : On imagine déjà des champs couverts de violettes, de jasmins, d’iris... On pourrait presque sentir le parfum délicieux des jardins et des vergers... comme chez Omar Khayam on pourrait presque entendre la « musique » des fontaines... Et puis voilà par hasard on (ré)écoute John Terlazzo et vlan ! l’hiver et la déprime sont de retour ! L’envie de chatouiller les tulipes nous quitte et il ne reste plus que la neige pour mal imiter les fleurs dans un ciel glacé.
Ceux qui n’ont jamais écouté John Terlazzo ne peuvent pas saisir la vraie nature de cet impressionnisme météorologique, je vais donc « expliquer », un peu...
John Terlazzo est un poète, un poète obscur, tellement obscur qu’on se demande s’il n’y pas plus obscur que lui, il a publié à compte d'auteur (private press) un « recueil » de chansons seul et unique en 1983 ; pour le reste, en dehors du fait qu’il est visiblement barbu et sicilien d’origine je ne sais pas grand-chose de lui . Ce que je sais par contre c’est que son disque est plus que très déprimant, qu’il est très influencé par Leonard Cohen, mais qu’il ferait passer Cohen pour un joyeux luron... Je sais aussi que c’est un beau disque sombre et austère, avec des mots sibyllins et des images lyriques, que ce « folk crépusculaire entouré de solitude » est porté par une voix de baryton amoindri sur laquelle vient parfois s'allonger une belle voix de femme éthérée (Delphine Seyrig ?). L’auditeur perspicace constatera que John Terlazzo n’est pas d’origine sicilienne pour rien, que chez lui il y a des mandolines et des madones avec quelque chose de doloriste dans le fond , quelque chose de chrétien … Au-delà de ses intuitives constatations théologiques, l’auditeur perspicace sera quand même très démoralisé par l’écoute de ce disque, car si c’est un vrai beau disque c’est aussi et surtout un vrai disque démoralisant... démoralisant comme le catholicisme. L’auditeur perspicace évitera alors John Terlazzo, les sacristies et les réverbères ; il espérera le retour du printemps. En attendant il préférera (ré)écouter Leonard Cohen en y trouvant moins de « douleur »...


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