Quick hallal ? Les kebabs aussi !

J'avais prévu d'écrire un billet pour dire combien ça m'énervait qu'on justifie le Quick hallal par l'existence de restaurants casher, finalement, la très bonne réponse de Cécile Duflot sur BFM ce matin a coupé de belle manière mon élan.

En effet, j'avais vu passer une interview où Duflot utilisait l'argument du casher pour justifier le hallal. Opposition systématique comme sur le voile où on se sent obligé de parler de la kippa. Comme si juifs et musulmans devaient sans cesse s'opposer, à tous les niveaux : vestimentaires, alimentaires...

Si je reprends le fil du billet que j'avais initialement prévu, je dirais que l'argument du casher n'est pas utile, sauf à dire que le cas du hallal n'est pas le premier à se poser. Mais bon, les milliers de pizzérias/kebabs/panini hallal montrent que c'est déjà bien installé dans le pays et pas seulement dans les banlieues (allez donc faire un tour rue Mouffetard, la pizzéria Oulala par exemple^[1]).

Je n'aime pas le terme "islamophobe" mais force est de constater que la religion musulmane (réelle ou supposée) est constamment ciblée. Que ce soit sur le voile (ou le niqab, ou la burqa), la polygamie, la supposée mauvaise intégration, l'intégrisme... à chaque fois on nous sert le plat d'une religion monolithique en évacuant le problème avant tout politique. Erreur rarement faite pour la religion catholique : heureusement que tous les cathos ne sont pas lefebvristes^[2] !

Bref, je n'aime pas le terme car il est souvent utilisé pour disqualifier toute critique de la religion musulmane (ce qui reste un droit, quand même, à moins qu'on réintroduise le délit de blasphème). Toutefois, donc, la population française de religion musulmane est depuis plusieurs années la cible d'attaques et d'insinuation racistes ou xénophobes, entre les Auvergnats et le danger de la prière dans la rue.

Au fond de moi, le hallal me dépasse, comme tous les interdits alimentaires religieux (et les interdits religieux aussi soit dit en passant). Mais il m'est arrivé d'en manger via les kebabs ave cle fameux "sandwich grec" (oui oui, j'ai un amour coupable et caché pour une certaine junk food, comme Radical Chic tiens) et je n'en suis pas mort. Alors oui ça me saoûle qu'un resto ne fasse que du hallal et surtout banisse le bacon de ses menus mais après tout, on n'est pas obligé d'aller y bouffer non plus (comme le kebab d'ailleurs). Le fait que certains quartiers ne proposent plus que de la restauration de ce type peut certes poser question, mais pas sur les motifs actuels délirants comme "Quick discrimine" ou "Quick fait du communautarisme" ou "Quick est un service public".

Notes

[1] Une pizzéria hallal ? Mais n'est-ce pas pourtant italien la pizza ? ou les effets de la mondialisation des goûts.

[2] Rien à voir avec Frédéric Lefebvre.