éd. Gallimard, 150 p.
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L'alphabet du feu est un voyage poétique et langoureux dans la langue de l'intime et de l'inexprimable. Cette écriture trace le parcours d'un continent à l'autre, celui de l'écrivaine Silvia Baron Supervielle qui a grandi dans l'air de Buenos Aeres avant de s'installer dans ce Paris fantasmé, rejoignant une autre rive, une autre langue aussi qu'elle adopte et qui l'enracine. Cet itinéraire est celle d'un être mais aussi de son écriture. La poétesse nous emporte dans les réflexions de son activité de traduction, travail sur le langage qui est d'abord et avant tout un acte d'amour. C'est bien sous le haut parrainage de l'amour que la poétesse nous parle du langage, de ses goûts en matière d'écriture -brûler les points, suspendre le poème dans le haut du blanc- et de littérature.
Borges ouvre cette voix de l'absolu qu'elle adore, l'écrivain de sa terre natale qui lui a donné le goût de la langue absolue, celle de Dieu, du savoir encyclopédique et total. Ce recueil de pensées autour de l'activité d'écrire est en somme une recherche, celle d'une couleur, d'une nationalité, d'un espace en dehors des frontières admises ou des teintes perçues. L'alphabet du feu est celui qui déborde du A et du Z, qui touche à l'invisible, à l'inconnu et Silvia Baron Supervielle n'est jamais aussi heureuse que dans l'expérience de l'imprévisible. Cet ouvrage est une méditation sensible et vécue sur la langue qui nous révèle, nous renvoyant avec finesses à notre propre rapport à ces mots qui fondent l'humanité.