Il est certain qu’après la victoire face à l’Irlande, il n’est pas question de casser une équipe qui gagne. Alors, les mêmes joueurs ont été choisi pour aller défier les Gallois et jouer un potentiel Grand Chelem face à l’Angleterre. A quelques exceptions prés, bien sûr, puisque les blessés se ramassent à la pelle, ce qui, du coup, change complètement l’équilibre de la troisième ligne, voire, peut-être, de l’équipe…
Ouedraogo blessé, qui pour Martyn Williams ?
Quand j’ai vu qu’Alexandre Lapandry a été appelé ( plutôt que Louis Picamoles ) pour remplacer Fulgence Ouedraogo, j’ai pensé que les sélectionneurs voulaient un remplacement poste pour poste de manière à mettre en place un plan anti-Martyn Williams en ayant un joueur gratteur du même profil. Je trouvais cela plutôt intelligent, vu que les français avaient battu les Ecossais grâce à leur capacité à récupérer des ballons dans les regroupements provoqués par leurs adversaires. Et ce matin, surprise, c’est Bonnaire qui s’y colle avec, sûrement, comme justification, le fait que la touche et le secteur aérien ont été déficients. Oui, c’est cela…. et si Ouedraogo ne s’était pas blessé ??? Je ne pense pas qu’il y aurait eu de changement, à raison d’ailleurs, car si l’on considère l’alignement Irlandais comme un des meilleurs au monde, les avants français n’ont pas à rougir de leur performance.
Le fait que Fulgence Ouedraogo se blesse, justement pour jouer le Pays de Galles pourrait avoir plus de conséquences que pour n »importe quel autre match du fait de la présence du 3ième ligne de Cardiff. Si l’on part de l’hypothèse que la conquête sera équilibrée et que les lancements de jeu seront corrects, l’équipe qui arrivera à récupérer des ballons sur les points de rencontre pour donner à ses lignes arrières des munitions à un moment où la défense ne sera pas placée, pourrait disposer d’un sacré avantage. Et ce, notamment, si c’est les Gallois, qui sont passés maître dans cet art. Avoir, côté français, et Dusautoir et Ouedraogo aurait été un avantage qui aurait permis de contrer Martyn Williams en termes de déplacement et de position préférentielle. Vous me direz, je m’inquiétais de la légèreté de la troisième ligne frnaçaise face à la puissance Irlandaise à ce poste, et on a vu ce qu’il en a été. Alors…
En tout cas, Thierry Dusautoir va devoir se concentrer sur cette partie de son jeu. J’espère que cette semaine de répit lui aura permis de retrouver de la fraîcheur physique, lui qui a déjà beaucoup donné depuis le début de la saison et qui va, plus celle-ci va avancer, avoir du mal à garder son niveau de performance.
Des ailiers français un peu novice :
Mettre sur les ailes, à la fois Benjamin Fall et Alexis Palisson, c’est normalement se donner plus de chances en termes de vitesse et d’explosivité. Les 2 joueurs ne sont pas usés et ont montré de belles choses en championnat. Maintenant, le problème de ces 2 joueurs va être de répondre au challenge posé par leurs adversaires et d’être capable d’être performant en défense. En face, se trouve notamment Shane Williams qui, en plus de ses qualités naturelles d’appuis et de vitesse, possède l’expérience du haut niveau. Sans oublier Lee Byrne qui va tenter de s’intercaler aussi souvent que possible pour créer des déséquilibres sur les extérieurs. La capacité de concentration en défense des joueurs français va être primordiale. Ils doivent être capable de toujours se positionner en tenant compte à la fois des partenaires et des adversaires et, à ce niveau, à cause de la vitesse d’intervention, la moindre erreur de concentration, donc de placement, se paye cash. Or nos 2 jeunes novices, et pour Palisson c’est d’autant plus vrai qu’il n’évoluera pas à son poste de prédilection, n’auront pas droit à l’erreur. A eux de se montrer digne de l’événement en élevant leur niveau de jeu, je n’ai pas de soucis à ce niveau-là, et leur niveau de concentration, là par contre, c’est la grande inconnue. Si jamais les Gallois arrivent à prendre l’avantage sur les extérieurs, toute l’organisation défensive française se trouverait en danger…
Des Gallois, eux aussi, affaiblis :
La bonne nouvelle vient directement de l’adversaire. L’équipe de France ne rencontrera pas une équipe de Galles conquérante, sure de sa force et possédant une équipe type indestructible. En effet, une bonne partie du pack est à l’infirmerie : G. Jenkins, Gareth Williams et Matthew Rees ( première ligne ), AW. Jones ( 2ième ligne ) plus A. Powell qui est retenu chez lui pour repasser le permis pour voiturette de golf. A cela il faut ajouter, et c’est là la véritable faiblesse des Gallois, les blessures de Dwayne Peel et Mike Philipps qui ont sacrement fait défaut sur les matchs précédents. Gareth Cooper s’est révélé défaillant et c’est le tout jeune Ritchie Rees qui a tenu l’équipe Galloise a bout de bras. S’ils n’arrivent pas à améliorer cette partie de leur jeu, c’est à dire avoir un 9 clairvoyant pour faire les bons choix et rapide pour prendre la défense de vitesse, les Gallois n’ont aucune chance contre des français en confiance.
Derrière, les problèmes sont moindres. Warren Gatland mise sur une paire de centre Roberts – Hook qui dans sa complémentarité est pleine de promesse mais qui manque encore de vécu. De plus Tom Shanklin donnait l’impression d’être le patron des lignes arrières et son absence pourrait fortement nuire au rendement de l’équipe. Bien sûr, après leur victoire face à l’Ecosse et surtout la manière dont elle a été acquise, les Gallois se sentent à nouveau capable d’un exploit mais sur ce que l’on a vu en ce début de Tournoi, les français ont les moyens d’étouffer la machine à attaquer des diables rouges…
Equipe de France contre le Pays de Galles ( 26 février 2010 ) :
Poitrenaud ; Fall, Bastareaud, Jauzion, Palisson ; (o) Trinh-Duc, (m) Parra ; Bonnaire, Harinordoquy, Dusautoir (cap.) ; , Nallet, Papé ; Mas, Servat, Domingo.
Remplaçants : Szarzewski, Poux, Pierre, Lapandry, Michalak, Malzieu, Marty.