- Tu es le premier, dis-je.
Et le soir, tard, à nouveau, mon père appelait.
- Je suis le premier et le dernier.
Mon père était l'alpha et l'omega. Il commençait et finissait ma journée ; pourquoi sa mort n'aurait-elle pas été la fin de ma vie ?"
Hélèna a perdu son père il y a deux ans de cela. Le deuil est difficile à faire, leur relation ayant été plus qu'importante pour elle, primordiale...
La lectrice que je suis s'est alors dite qu'elle allait encore une fois assister à une apologie du père, béate et à sens unique. Mais rien de tout cela... Eliette Abécassis cache finement son jeu dans les premières pages, car avec l'arrivée d'un demi-frère inconnu dans sa vie, Hélèna va peu à peu prendre conscience de la relation toxique et malsaine qui la liait à ce père qu'elle ne connaissait pas ou si mal. En effet, au terme du roman, on apprend qu'elle a été l'enfant non désirée, celle qui a empêché le père de vivre son amour réel, celle a qui il a donné le prénom de la femme qu'il aimait véritablement, la mère de son fils, pour mieux raviver chaque jour sa souffrance à lui sans doute, et l'empêcher de réellement se donner le droit de vivre sa vie, à elle.
Un livre fort, un peu dérangeant, déroutant dans sa construction, comme parcouru d'ellipses inexplicables... Ce n'est pas, et loin de là, ma meilleure lecture de cette auteure mais j'ai aimé la ligne encore une fois hors des sentiers battus de son roman. Une mise en lumière particulière du thème de la relation père/fille.
Du même auteur ... sur ce blog, vous trouverez ma lecture de La Répudiée... mais j'ai également lu Un heureux évènement et Clandestin que j'avais beaucoup aimé.
En bref, je n'en ai pas fini avec Eliette...;o)
Objectif Pal : 8/50