Ce disque, comme je l'ai dit plus-haut, c'est le genre de trucs qui, sans crier gare, s'impose sur la longueur, parce que même si cela peut sembler, au premier abord, un peu trop carré, "propret" et sans surprise diront les mauvaises langues, on y trouve suffisamment de belles mélodies, de guitares tranchantes, de rage rentrée ou de voix douce et chaleureuse, que l'émotion finit par poindre, irrémédiablement. "Alligator" est un album refuge, un cocon douillet et rassurant pour tout fan de rock indé qui se respecte, une compilation de chansons à la fois évidentes et complexes. The National réalise en effet l'exploit assez rare, celui de contenter les partisans du "trop peu", adeptes de la sobriété et de la chanson folk la plus épurée qui soit et les partisans du "beaucoup trop", adeptes d'un rock bourrin à souhait, "va-t'en-guerre", tous crocs dehors. REM donc, mais avec un chanteur encore meilleur ou Coldplay avec plus de personnalité. "Alligator" est sans conteste un des plus grands disques rock de la dernière décennie. Et puis, il va vraiment falloir que je me décide un jour à aller les voir en concert ... Si seulement, ils pouvaient revenir à la Route du Rock, à Saint-Malo cet été. Par ailleurs, la quasi intégralité des concerts de la collection hiver du festival sont visibles ici.
Clip de "Abel" :
Clip de "Lit Up" :