Un homme, condamné à mort, écrit lors de sa dernière jour, tout ce qui s’est passé depuis son incarcération. On ne sait absolument pas ce qu’il a fait, si ce n’est un crime de sang. On ne sait pas qui il est, vraisemblablement un homme instruit, peut-être bien né, en tous les cas, aimé par ses parents, jeune. On sait qu’il est marié, qu’il a une petite fille (qu’il n’a pas vu depuis un an).
Cela fait donc 5 semaines qu’il est en prison et qu’il attend, attend, attend. Il prend conscience qu’il va passer sur l’échafaud lorsqu’on lui annonce sa mort prochaine. Là, il plonge, la folie le guette.
Le jour dit, changement de registre à l’intérieur de prison. Tout le monde est, si on peut dire ça ainsi, aux petits soins pour lui.
ééHomme quelconque, meurtre quelconque, on n’en saura pas plus sur le condamné. Le lecteur ne l’imaginera même pas, tant il est pris dans l’engrenage des pensées de cet homme. Nous sommes pris dans la douleur morale de cet homme qui vit ses derniers instants. Il pense, continue à penser et veut faire connaître ses pensées. Douleur aussi d’un père qui comprend que sa fille ne le connait plus, qu’il est déjà mort pour elle. Il n’existe plus. A ce moment-là, il n’a plus aucun espoir.
Il revoit ses jeunes années dont il nous fait partager des bribes.
Nous avons d’un côté le condamné pour qui l’avenir s’annonce noir, d’un autre côté ceux qui vont essayer d’être les plus doux possible pour ces derniers instants et la foule qui se réjouit car les jours d’exécution, c’est la liesse, c’est la joie. Le commerce tourne à plein régime et les gens sont heureux.
Le condamné à mort ne laisse rien à sa famille car il doit lui-même payer son exécution.
Véritable plaidoyer contre la peine de mort, contre la monarchie, contre la religion.
Ce livre a été écrit en 1828. La préface de 1832 nous en dit un peu plus sur l’histoire en France et la peine de mort. Selon Victor Hugo, on tue des innocents qui n’ont eu aucune instruction sur le bien ou le mal, on enlève le pain de la bouche des familles en tuant un père, un mari. Ce plaidoyer est en faveur de tous les condamnés, présents et à venir. Victor Hugo s’est inspiré de ses histoires vécues : les exécutions publiques, les départs des forçats, les visites des prisons. Ces dernières sont lugubres, les prisonniers sont surveillés jour et nuit.
La monarchie est présente dans ce plaidoyer car le roi est tout et les autres, dont les condamnés à mort, ne sont rien. Le roi a le pouvoir de signer ce fameux papier que tous les condamnés attendent avant de mourir et qui les laissera en vie. Un espoir vite réduit à néant. Le roi ne pense qu’à son plaisir, sa grandeur.
La religion en prend aussi pour son grade. Tout le monde se moque de la religion donc elle ne sert absolument pas les condamnés qui ne trouveront pas un discours leur permettant de passer dans l’autre monde sans peur. Ce sont des paroles sans queue ni tête que l’aumônier de la prison répète à chaque fois sans s’intéresser le moins du monde à la personnalité de l’homme qu’il a en face de lui.
La peine de mort a fait couler beaucoup d’encre et elle en fera couler encore puisqu’elle est encore en vigueur dans certains pays. C’est le sujet moderne par excellence et qui continue à l’être. Le sujet revient à chaque fois sur le tapis lors de meurtres horribles, touchant principalement les enfants.