Encore un non-évènement porté au pinacle d’une polémique de fabrication industrielle : la carte du Quick de Roubaix !
Je sais bien que les régions sont en campagne électorale, une campagne qui ne passionne guère, un scrutin au prévisionnel abstentionniste élevé, mais quand même. On pourrait espérer un minimum de recul des politiques sur un sujet tel que le choix de son restaurant, si l’on peut donner le nom de restaurant à de tels établissements. Nan ! Sans doute à court d’idées sur les transports, les lycées ou la formation professionnelle, on se balance du hamburger à la figure. Des faits sans intérêt sont tout à coup portés au rang d’évènements par l’entremise d’actions en justice, de dépôt de plainte.
Sur le fond, même si la caisse des dépôts est actionnaire dans cette affaire de bouffe “fast-food“, depuis quand l’État et la Justice auraient à se préoccuper des menus servis dans les restaurants ? La liberté du commerçant de choisir ce qu’il vend serait-elle abolie ? Le choix stratégique du chef d’entreprise règlementé par un Maire ? Quick Roubaix fait un coup de pub segmentarisée … et alors ?
Les seules missions concernant l’État touchent à la qualité « sanitaire » des produits utilisés, à leur bonne traçabilité, en clair à la sécurité du consommateur. A la limite on pourrait confier à l’Etat le soin de vérifier que le produit annoncé halal, l’est effectivement et qu’il n’y a pas publicité mensongère. Pour le reste, la chaîne Quick décide de tester une expérience proclamée “d’offre 100% halal” dans huit établissements dont celui de Roubaix ; c’est entièrement son affaire. Que je sache Quick n’est pas une entreprise publique chargée d’une mission de restauration collective. Il n’y a pas tromperie, escamotage, bien au contraire les choses sont clairement affichées, claironnées. Ceux qui n’apprécient pas vont ailleurs. Point final et fermer le banc : d’ailleurs Quick Roubaix sert aussi du poisson !
Il n’est pas moins curieux de retrouver , en la circonstance, cet édile aux côtés de Marine Le Pen et contre un élu UMP mais également gérant du fameux Quick et adjoint dans une commune voisine de Roubaix, Hem. Le règlement de compte à coup de hamburgers, c’est nouveau, ça vient de sortir. Certains diront “c’est saignant” mais pas dangereux … peut-être … débile sûrement. Immédiatement le petit monde politico-médiatique éructe dans tous les sens et il y a difficulté à entendre simplement qu’un restaurateur, quel que soit son statut, son mode de fonctionnement, est maître de sa carte.
Les mêmes qui s’honorent de bons kébabs dans leur ville, sans y remarquer que le porc n’y a pas droit de cité, s’offusquent ici chez Quick d’une « dérive communautariste »
Que Marine Le Pen, en campagne, crie à l’islamisation de la France, n’est pas une surprise, mais qu’un maire socialiste d’une grande ville ou un Ministre de l’Education Nationale profèrent des mises en garde sur le sujet qui n’en est pas un, c’est sidérant.
Il y a donc des “mécréants” qui ne peuvent se passer de cochon et tellement accros qu’une dose bi-quotidienne se révèle nécessaire, le cochon Quick étant le seul à pouvoir faire cesser le syndrome de manque. Pourtant des olives pimentées peuvent remplacer agréablement la petite rondelle de saucisson servie avec l’apéritif, le jus de tomate l’américano, le gigot n’est pas pour me déplaire et les volailles diversement accommodées ne me rebutent pas, au contraire. La choucroute de mer est excellente, même sans riesling et je ne regrette jamais un couscous sans lardons et jambonneau !Si je veux du cochon, je vais ou il y a du cochon.
En revanche la question qui mériterait d’être soulevée est celle des restaurations collectives, écoles, entreprises … dans lesquelles, certains jours, aucune formule alternative au porc n’est proposée : question délicate pour des raisons économiques en particulier, les choix multiples coûtant cher. Le scandale résiderait dans l’interdiction du porc dans de tels services collectifs sous prétexte d’une minorité allergique ou religieusement incompatible.
Pour les élus sans idées l’Islam semble être là pour occuper le vide. Au fait : tué par le ridicule est-ce halal ?