« Faut arrêter de ne vivre qu'avec
ses souvenirs. »
C'est l'histoire de deux amis, de solitude, de pêche à la ligne, de désir, de peau vieillie et plissée que l'on refuse de voir, de sexe, de respect, de bêtises que l'on aimerait faire. C'est raconté avec drôlerie, tendresse, sincérité et dignité. C'est dessiné avec vérité, humour et douceur.
Une bande-dessinée que j'aurais adoré offrir à mon grand-père. Une fois, j'ai débarqué chez lui avec un des gâteaux qu'il aimait mais que son diabète lui refusait. Je l'avais préparé version « diabète de vieux » comme il le disait. « Comment vas-tu Grand-Peps ? ». « oh! Tu vois les restes. Ta Grand-Maman et moi ne faisons plus l'amour que trois fois par jour ».
Ah ! Comme il aurait adoré cette histoire qui raconte avec tant de justesse l'amour charnel à la retraite. Ces corps magnifiques que les vieux de demain ont peur de voir, ceux qui sont les témoins de toute une vie, un pli pour chaque expérience vécue.
C'est aussi l'histoire d'un village comme on aime bien les visiter mais que l'on n'habiterait pas parce qu'il faut pas pousser. Pourtant, au fil des pages, on aurait bien envie, nous aussi, de refaire le monde au bistrot du coin. Ça nous déplairait pas non plus qu'à notre mort, ceux que l'on traitait de beaufs portent du noir, même pour faire du vélo, en guise de deuil.
Oui, mon Grand-Peps aurait adoré, j'en suis certaine. Tout comme moi.
Gallisol, 94 pages, 2006
Un extrait...
« Faut arrêter de ne vivre qu'avec ses souvenirs. Vivre seul, se lever avec le soleil, se coucher avec les poules, ça va un moment. Et puis ça mine. Moi j'ai envie de me coucher avec une poule et de me réveiller avec une poule, pas une à plume, tu m'avais compris. »
Bientôt un film...
En rédigeant ce billet, je le découvre. Je n'imaginais pas Prévost dans le rôle de ce personnage tout en nuance mais comme c'est Rabaté derrière la caméra, j'en serais !
Par Theoma - Publié dans : BD - Communauté : Bibliophile et bédéphile
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