Jeux olympiques et terrain naturel

Publié le 21 février 2010 par Go11
Je suis un fan du terrain naturel, non pas tellement à propos des pistes modernes passées au peigne fin, sans une seule bosse, mais je suis particulièrement opposé aux éléments prefabriqués, qu'il s'agisse de « half pipe, » de bosses géantes ou des parcours de board ou ski-cross. Mon opinion personnelle est que plus la préparation du terrain devient parfaite, plus on endors le public en lui donnant un espace d'où on a volé tous les éléments intéressants. Aimeriez vous skier sur une pente parfaitement uniforme et régulière, sans changement inattendus de terrain, sans végétation et sans toutes ces « surprises » qui font partie d'un monde bien naturel?Personnellement je n'aimerai pas; on dit à juste titre que la variété est ce qui contribue au « piquant » de la vie. Les pistes de ski d'aujourd'hui sans relief et trop bien préparées sont une vraie malédiction! Il n'y a pas que les pistes de boarder-cross ou les « half pipes » qui font les frais de cette homogénéisation, mais aussi les descentes modernes, le slalom géant ainsi que le slalom. Les fameuse descentes « classiques » ont été progressivement émasculées et il n'y a guère que la piste du vénérable Hahnenkamm à Kitzbühel qui reste proche de ses racines.
Des tas de descentes « signées» par des stylistes comme le Suisse Bernhard Russi ont vu le jour, de Beaver Creek à Snowbasin en passant par Val d'Isère. Il y a trente ans, les pistes de compétition reproduisaient fidèlement le terrain naturel avec toutes ses variations, ses accidents, ses vagues irrégulières et tout autre sortes d'obstacles naturels qui secouaient les jambes des coureurs, augmentant ainsi la difficulté technique - pas nécessairement le danger - mais égalisant les chances entre « gros gabarits » et athlètes de taille normale.
Aujourd'hui, plus le skieur est grand et costaud, plus il a de chances de gagner. Jean-Claude Killy, Gustavo Thoeni ou Henri Duvillard ne seraient plus en mesure de gagner sur les pistes de descente modernes. Mon sentiment est que cette tendance à vouloir envahir nos stations de sport d'hiver avec tout cet environnement synthétique, va augmenter vitesse et risque, va homogénéiser le sport et va littéralement finir par « raser » les spectateurs. Le problème est que de la Fédération Internationale de Ski au Comité International Olympique, les bureaucrates qui devraient faire quelque chose pour changer ce triste état de faits dorment au commandes ...