Il n’est pas sûr que les dernières saillies de Daniel Cohen Bendit servent la campagne de ses camarades verts pour les régionales. Après son mauvais jeu de mot tendance catastrophiste sur le modem, le voici qui enchaîne avec un dérapage plus grave encore sur le candidat Georges Frêche qui n’en demandait pas temps pour sa réélection. Assurément ce discours va réconcilier les Français avec la politique. Ce n’est même plus une politique de la petite phrase mais un concours d’insultes. L’indulgence des grands ténors du PS ou d’Europe Ecologie envers les propos du personnage est tout simplement consternante mais révélateur au fond de leur volonté d’occulter des bilans locaux, et, plus encore de leur fébrilité dans cette campagne.
Cette fébrilité contraste avec les ambitions affichées il y a encore quelques semaines par Cécile Duflot pour l’Ile de France, que l’on aurait aimé entendre réagir sur les propos de son ami Dany. Et de fait si les verts prétendent incarner une nouvelle donne rien ne saurait faire oublier qu’ils ont de fait géré les régions main dans la main avec le PS cette dernière mandature, notamment à Paris, avec des résultats pour le moins mitigés. Surtout la crédibilité démocratique des Verts (Cécile Duflot et Vincent Placé en tête) laisse pantois tant la posture d’opposant qu’ils affichent nous feraient oublier un bilan dont ils sont sont pourtant coresponsables !.
Ces provocations et faux-semblants médiatiques côté Verts en Ile de France contrastent avec l’esprit de réalisme et la proximité du candidat modem, Alain Dolium dont nous avons déjà dit du bien malgré nos hésitations légitimes en début de campagne. Sur l’aspect programmatique et l’axe décisif du transport en particulier ses propositions font mouches (priorité au transports banlieue banlieue avec des bus propres, mesures tarifaires ciblées). Une partie de l’électoral écologiste risque ainsi fort de voter Modem ou PS afin de sanctionner le manque de réalisme de Duflot et des Verts.