Le sort des 380 salariés de Total et des 450 sous-traitants directs demeure suspendu à la décision que prendra Total, d'ici à l'été...
Outre l'engagement de « garantir à chaque collaborateur un emploi correspondant à ses compétences », Total a promis, concernant les sous-traitants, de maintenir « un certain nombre de services ». Ce qui rassurera, peut-être, Endel ou Ortec, les principaux prestataires de maintenance du site dunkerquois.
La question est plus aiguë pour le tissu industriel dunkerquois, touché dernièrement par la fermeture de Rexam, Isocab et Betafence. Si la fin du raffinage était confirmée d'ici à l'été, « l'effet domino » jetterait un voile sur l'avenir d'une industrie avec laquelle Total nouait des synergies, comme Polychim (75 salariés), Ryssen (50), la Société de raffinage dunkerquoise (300), Air Liquide (50) ou Lesieur (250).
L'exemple de Polimeri Europa, filiale du groupe italien Eni, est parlant. Avec ses 440 salariés et ses 250 sous-traitants directs, cette usine de pétrochimie produit du polyéthylène et des matières plastiques à forte résistance. Les échanges avec le voisin Total, noués voilà un an, étaient fructueux.
Si elle se confirmait, cette crise du bassin industriel dunkerquois accentuerait le déclin commercial et démographique. La Raffinerie des Flandres verse 20 millions de taxe professionnelle à la communauté urbaine. Une somme équivalente à la masse salariale annuelle du site, manne dont pourrait être privé le territoire.