Pour ceux qui suivent la campagne des régionales en Ile de France de loin : l’idée d’un abonnement unique à 65€ par mois pour toute l’Ile de France (donc quelque soit la zone) est la proposition forte de Madame Duflot et des Verts.
Je crois que c’est une proposition triplement absurde. C’est absurde sur un plan économique, car à l’heure où les financements pour les transports manquent, le coût de cette mesure, environ 300 Millions d’euros par an correspond à 30% du budget régional annuel pour les transports. Comment sera comblée la différence ? Madame Duflot n’en sait manifestement rien elle même tant elle évite le sujet.
C’est également aussi une absurdité écologique, car l’enjeu aujourd’hui sur un plan environnemental c’est de contenir l’expansion de la ville pour rendre l’agglomération plus « éco-efficace » en évitant de générer de nouveaux flux de transports. Or en alignant tous les tarifs, du plus lointain au plus proche, on envoie un signal prix, aligné sur celui de l’immobilier, qui ne favorise pas la densification de l’agglomération centrale. Enfin, et surtout, promettre cela c’est à la fois se moquer de l’électeur et ne pas comprendre ses attentes. Ce que veulent les franciliens, comme l’a bien dit Alain Dolium sur LCI, ce n’est pas payer nécessairement payer moins, c’est avant tout avoir un service de transport fiable, performant, confortable. Les franciliens ne croiront pas au Père Noël, c’est-à-dire à une amélioration des transports avec en plus une baisse des prix. Les Verts payent à mon avis déjà le prix fort de cette proposition : ils ont à nouveau montré ainsi qu’ils sont incapables de gérer une collectivité, et donc une partie de leur électorat va voter socialiste.
J’aurais pu tout aussi bien consacrer ce billet au caractère pharaonique et décalé du projet de métro Grand Paris de l’UMP. Mais Jouanno avec son propos sur l’automatisation de la ligne 14 a tellement disqualifié cette liste que je ne vais pas développer. Tant et si bien que sur ce sujet clé de l’élection, vu le bilan mitigé de M. Huchon, c’est bien le « nouveau venu » Alain Dolium qui a le discours le plus structuré, le plus pragmatique et le plus proche des attentes des électeurs. Priorité clairement affichée en faveur des transports banlieue banlieue, en privilégiant les bus – plus rapides et souples à mettre en place, et en visant avant tout le désenclavement de certains quartiers ou zones d’activités avec 1.000 bus propres supplémentaires en moyenne et grande couronne ; mesures tarifaires ciblées sur les catégories qui en ont vraiment besoin (les jeunes) ; ces mesures d’urgence étant accompagnées d’une politique d’urbanisation visant à plus long terme à rapprocher autant que possible les lieux d’habitation, de travail et de consommation- loisirs.