C'est à ma connaissance, le premier article où apparut le mot Photographie, dans "Le Magasin Pittoresque" du mois de novembre 1839. Le titre de l'article était : La Photographie ou le Daguerréotype. Dans cet article, Daguerre est qualifié de physicien. Le rôle de Nièpce semble avoir été secondaire d'après ce papier. Une lettre édifiante du mathématicien astronome Louis-Benjamin Francoeur (1773-1849) informe que Daguerre, avant la séance de l'académie des sciences où le procédé fut exposé et soutenu par Arago, Louis-Jacques Daguerre était venu "exposer les procédés ingénieux par lesquels il fixe sur le métal les images que transmet la chambre obscure (...) Cet habile artiste est venu dans le sein du conseil, pour y développer lui-même ses procédés, montrer ses appareils, et en expliquer l'usage" La séance a eu lieu sous la présidence de Monsieur Thénard. La même année, un autre inventeur avait déposé un brevet et fourni des images photographiques au moyen de négatifs papier. Son nom resta inconnu du grand public malgré les efforts qu'il fit pour se faire reconnaitre, allant jusqu'à se maquioller, se photographier, et se faire passer pour un noyé. Rien n'y fit, aujourd'hui encore aujourd'hui, le public ne retient que le nom du très mondain Daguerre qui réussit le tour de force de faire oublier le nom de Nièpce et de Chevalier. L’opticien qui approvisionnait Daguerre était Vincent Chevalier, celui-là même chez qui Nicéphore Niépce commandait ses lentilles.et ses chambres noires. C’est en effet par l’intermédiaire de Chevalier que Daguerre avait obtenu l’adresse de Niépce.
C'est Charles-Louis Chevalier (1804 - 1859) qui créa une chambre pliante à mise au point à crémaillère. Cette invention fut suivie, en 1841, par le premier appareil en cuivre muni d'un objectif de focale F:3/6 qui donnait des daguerréotypes circulaires de 94 mm de diamètre alors que l'autrichien Pierre-Guillaume Voïgtländer (1812 - 1878) fabriqua un objectif avec un double système de lentilles.
PAR BERNARD VASSOR