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À quoi ressemblerait la France sans les immigrés ? À un pays paralysé, répond un collectif de citoyens tout juste créé qui, pour le prouver, appelle à un nouveau type d’action : "la journée sans immigrés, 24 heures sans nous !". L'idée, lancée sur Facebook, est venue de l'absence de réaction massive à la beaufitude du ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux déclarant à leur propos (même s'il s'est lamentablement défendu en prétendant qu'il parlait des auvergnats...) : "Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes !"
Cette idée de boycott économique s’inspire directement du mouvement lancé par les Latinos aux États-Unis en 2006 qui avait bloqué le pays durant plusieurs semaines. Des collectifs similaires ont vu le jour en Belgique, en Espagne et en Italie, mais une telle journée serait une première en Europe.
Utilisant les réseaux sociaux, les promoteurs s'appuient aussi sur des Flash-mobs. Ci-dessous, la vidéo résultant de la mobilisation du 7 février, devant le Panthéon
24h sans nous: Patrie non reconnaissante réal: JM Vecchiet
envoyé par LJSI. -
RAPPEL : LE TEXTE DU MANIFESTE
Manifeste du collectif "La journée sans immigrés"
FAISONS DU 1ER MARS UNE JOURNÉE HISTORIQUE
Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants.
Rappelons qu’un immigré est celui qui est perçu comme tel par les autres au-delà même de ses origines. Nous voulons nous réapproprier et réhabiliter ce terme devenu péjoratif par la force de l’instrumentalisation politique.
Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale. Nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient ainsi niés d’un trait. Et entendons par ailleurs qu’il nous appartient de les mettre en valeur.
Les immigrés et descendants d’immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n’ont reçu que mépris ! Aujourd’hui, puisqu’il est convenu que « la consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.
Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le «code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une conception utilitariste de l’immigration, en d’autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans immigrés ». Nous, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport de l’immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la croissance de notre pays.
Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l’apport de chacun d’entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d’agir sur notre avenir alors, prenons-le !
LE 1ER MARS 2010 :
AGISSONS EN CESSANT DE CONSOMMER ET/OU DE TRAVAILLER.
Durant 24 heures, participons à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique…
POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE, NOUS DÉCIDONS DE NE PAS PARTICIPER A LA VIE DE LA CITE. PAR CETTE ABSENCE, NOUS VOULONS MARQUER LA NÉCESSITÉ DE NOTRE PRÉSENCE.
Pour en savoir plus, le site du collectif LJSI : CLIQUER ICI.