Dans les jours et semaines qui viennent, vous allez beaucoup entendre parler de dépression et d’antidépresseurs !
Ce n’est pas un hasard.
L’Assurance maladie organisait récemment un débat dans les Grands salons de l’Hôtel de Ville de Nancy.
Des conférences, ouvertes aux professionnels de santé, aux associations de patients et au grand public, avaient pour but de favoriser les échanges entre professionnels et grand public.
Vous n’y étiez pas ?
Alors vous pouvez consulter en ligne les conseils de l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) pour un bon usage des antidépresseurs. Pour les enfants et les adolescents mais aussi pour les adultes.
Les antidépresseurs ? Nous en sommes de grands consommateurs. Et la raison du succès de ces médicaments qui soignent la dépression… c’est la forte demande des Français – ou des médecins prescripteurs ! Ils sont en effet près de 9 millions à souffrir de cette maladie.
La France championne du monde… malheureusement !
Selon la Haute Autorité de Santé, entre 7% et 15% des Français souffriraient de dépression. Ce qui est beaucoup par rapport aux 100 millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui seraient touchés par la maladie dans le monde.
Près de 65 millions de boîtes d’antidépresseurs sont vendues chaque année dans l’Hexagone. Soit deux fois plus qu’en Italie, Allemagne et Grande-Bretagne. C’est simple, nous sommes les champions !
Et nos jeunes ne sont pas mieux lotis. Ils sont près de 40 000 mis sous antidépresseurs avant 18 ans.
Quarante mille de trop ?
Probablement pas. Mais c’est assurément beaucoup.
Ne banalisez jamais la prise d’un antidépresseur !
Comportement suicidaire, agressivité, colère…
Les risques liés à l’utilisation des antidépresseurs modernes, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont réels. Le nom est barbare certes, mais il fait référence à une substance fabriquée dans le cerveau et qui serait en partie responsable de l’humeur. Les ISRS ( dont le chef de file est le célèbrissime Prozac) viennent combler le déficit cérébral en sérotonine caractéristique de la dépression.
Dès avril 2005, l’Agence européenne du médicament (EMEA) attirait l’attention sur les risques de ces médicaments chez l’enfant et l’adolescent.
En février 2006, la Food and Drug Administration américaine (FDA) a rendu publics les résultats d’une méta-analyse concernant les suicides et tentatives de suicide survenus au cours d’essais cliniques de la paroxetine, un autre ISRS.
Chez les adultes traités pour trouble dépressif sévère, la fréquence des comportements suicidaires a été plus élevée (0,32%) que la moyenne (0,05%). Idem chez les jeunes de 18 ans à 24 ans, avec un taux de comportements suicidaires de 2,19% sous paroxétine contre 0,92% en moyenne.
Enfin chez les enfants et adolescents, une augmentation des tentatives de suicide et idées suicidaires a été observée avec tous les antidépresseurs.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions, que l’AFSSaPS ait rappelé, en mars 2006, que « le traitement de première intention des troubles dépressifs chez l’enfant et l’adolescent est psychothérapeutique ».
D’ailleurs précise-t-elle, « la dépression chez l’enfant et plus particulièrement chez l’adolescent est fréquemment associée à un risque suicidaire important. La prescription d’antidépresseurs n’est donc pas adaptée aux situations d’urgence. » Dépression, dépression, mais il s’agit de quoi, au juste ?
La suite dans mon prochain article…
Sources : AFSSaPS ; ministère de la Santé et des Solidarités, septembre 2006 ; France Dépression, octobre 2006 ; Lettre aux prescripteurs, laboratoires GSK, juillet 2005 ; Caisse nationale d’Assurance Maladie, septembre 2006 ; La Revue Prescrire, Octobre 2006, Tome 26 N° 276
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