L'engagement de plus en plus radical du service « planète » du journal Le Monde au service de la cause réchauffiste et écologiste semble s'amplifier, selon les derniers articles parus dans le journal du soir. En témoigne l'éditorial paru hier dans le journal du soir ou la prise de position d'Hervé Kempf aujourd'hui (Le Monde daté du 21-22 page 2) :
« Petit à petit, comme une pluie acide qui ronge la forêt, le doute s'installe, le scepticisme gagne. L'opinion publique, les médias, les milieux politiques s'interrogent. Et si cette affaire de réchauffement climatique n'était qu'un gros bobard ? Une affaire tellement exagérée qu'on en vient à douter de sa réalité. Et si, pis encore, "on" nous avait caché la vérité : il n'y a pas de réchauffement climatique ! Version à peine plus acceptable du mensonge vendu à l'opinion et de l'ignominie ainsi commise à son égard : il y a bien réchauffement, mais il n'est pas prouvé qu'il présente la moindre gravité pour l'état de la planète et pour notre santé. La météo s'en mêle, qui nous donne un hiver un tantinet plus froid qu'à l'habitude : vous voyez bien qu'il neige encore ! »
Portrait tellement caricatural des sceptiques du réchauffement climatique qu'il en perd tout intérêt et toute force de conviction. Tout ce qui est exagéré est insignifiant disait Talleyrand... En effet, il y a bien eu exagération des menaces que représenteraient un changement climatique d'importance. Exagération revendiquée, pour effrayer et pousser les hommes politiques à agir, peu importe les moyens. Et l'éditorialiste du Monde le confirme en se livrant exactement à la même manœuvre :
« Parce qu'il y a urgence, parce que la négociation sur la lutte contre le réchauffement est encalminée. Parce qu'il s'agit de bien autre chose que de savoir s'il neige sur le Kilimandjaro. »
Dans ces colonnes, nous ne partageons pas ces méthodes d'utilisation de la peur, de l'exagération pour arriver à ses fins. Plus encore dans le domaine scientifique, cette exagération est vouée à être découverte, avec un retour de bâton gravissime pour la crédibilité des chercheurs. Il faut reconnaitre le manque de maturité de la science climatique et la difficulté pour, aujourd'hui, appréhender le climat dans sa globalité, tant pour le comprendre que pour le prévoir. Quand l'éditorialiste du Monde fait ce constat, nous, nous en tirons les conclusions :
« Certes, ici et là, certains ont pu commettre erreurs, approximations, exagérations. La machine médiatique d'aujourd'hui, qui marche au matraquage et non à la nuance, a pu exaspérer par sa manière péremptoire. Il peut y avoir des zones de scepticisme sur tel ou tel sujet ; il faut admettre le questionnement sur tel ou tel autre. »
N'en déplaise à ceux qui voudraient caricaturer les sceptiques en tenants de la théorie du complot, il ne s'agit pas de cela mais bel et bien de défendre la science contre le radicalisme écologiste. Il est faux d'écrire :
« Mais ce qui nous paraît grave, c'est, mouliné par la même machine médiatique, ce sentiment qui s'installe dans l'opinion : le réchauffement climatique relèverait du complot des élites, n'est-ce pas... »
Et à ce pas là, on est pas loin de l'association des sceptiques aux nazis, association déjà faite par Hervé Kempf dans le journal Le Monde encore :
« En 1938, on pouvait considérer M. Hitler comme un homme respectable. [..]En 2010, on peut analyser le changement climatique comme une invention de scientifiques malhonnêtes. »
Et d'ajouter que les climato-sceptiques, c'est « Munich » ou « l'URSS », le totalitarisme nazi ou communiste... Nombreux sont les écologistes extrémistes ayant demandé la criminalisation du « négationnisme climatique »...
Au final, ce radicalisme de plus en visible et revendiqué de journalistes comme Hervé Kempf, Stéphane Foucart est de plus en plus inquiétant pour la neutralité de la couverture médiatique d'une science aussi jeune que la climatologie.
Surtout quand cette couverture très engagée émane de personnes qui n'ont pas de qualifications dans le domaine des sciences et surtout des engagements politiques très marqués. Ainsi de Sylvestre Huet, titulaire d'une maîtrise d'histoire et chargé de la couverture... des sciences dans Libération. Ou Hervé Kempf, acteur de la mouvance altermondialiste, qui écrit un livre au titre pour le moins révélateur de son engagement extrême : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme. Et, à notre connaissance, pas de qualifications scientifiques. Ou Stéphane Foucart, critiqué régulièrement pour son parti pris. Ainsi, Régis Soubrouillard dans Marianne s'en prenait avec force au journaliste, n'hésitant pas à l'accuser d'user d'arguments fallacieux et de caricaturer les sceptiques pour empêcher un réel débat scientifique. Je le cite : « Le Monde a lui aussi très vite évacué le sujet, ouvrant largement ses pages aux très modérés pourfendeurs des « négateurs du réchauffement », balayant la question d'un trait de plume. Avec un argument de poids : le climategate est un scandale qui bruisse sur la blogosphère. Rien que de très classique. Le blogueur est par nature, ignorant, malhonnête et manipulateur. Journaliste au service Planète du quotidien de référence, Stéphane Foucart écrit ainsi que « Des milliers de sites Web, de blogs, de forums assurent, preuves à l'appui, que toute la science climatique est fondée sur une gigantesque manipulation, organisée à l'échelle de la planète depuis plus d'une décennie ». Un argument d'autant plus fallacieux que si le climategate ne bruisse que sur la blogosphère c'est bien parce que le « quotidien de référence » n'a jamais favorisé l'émergence d'un débat serein et dépassionné et encore moins une parole contradictoire. Fut-elle moins « savante », elle n'en reste pas moins audible. Alors qu'on l'a vu aux Etats-Unis, le débat a largement dépassé le seul champ de la blogosphère. CQFD. »
Contre de telles attitudes, nous continuerons de promouvoir le dialogue scientifique sur ces questions.