On digère mal les PIIGS. Il y a un goût âcre qui nous reste de travers dans la gorge. Un mélange d’ail, d’agneau et d’huile d’olive rassis. Il faut dire qu’en fait de couverture média internationale , ils prennent autant de place que les olympiques. En matière de désastres, ils franchissent des records du monde. Le sujet a fait surface justement dans le pays d’origine des olympiques. Au début on n’en avait que pour la Grèce, mais, peu à peu le tableau complet s’affiche : Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Spain (Espagne). Les PIIGS, ce sont des pays européens qui ont un endettement à friser en tire-bouchon la queue de n’importe quel banquier. La situation économique de ces pays n’est pas très bandante. Même qu’elle fait craindre le pire: replonger dans une récession mondiale plus profonde au moment où l’inflation se pointe. Il fait falloir un jour faire du bacon au rabot, directement sul’dos du cochon!
On a su que la Grèce a pu joindre les rangs de la communauté européenne de justesse en 2001. Ce fut possible après que les éleveurs porcins de Goldman Sachs l’eurent aidé à bien camoufler sa dette dans toute sorte de magouilles comptables créatives. Mais, du purin, c’est du purin et tout ou tard, l’odeur prend le dessus. La situation de la dette grecque est insupportable, il faut qu’il se passe quelque chose. Sa dette représente 108% de son PIB (produit intérieur brut). À ce rythme, ils retourneront en ruine sur les débris de l’Acropole! On va devoir parler un jour des pays «désindustrialisés ».
Mais, il y a pire que la Grèce. Au sommet trône le Japon qui s’enlise depuis 10 ans dans un cycle infernal. Suivi par l’Italie, dont le poids économique est nettement inférieur à celui du Japon. Et si le Québec était un pays…, on aurait le bronze. Oui, le 3e rang. Notre dette québécoise totalise 72% du PIB, mais comme le faisait remarquer avec justesse Claude Picher, notre part de la dette canadienne est tout de même de 114 milliards ce qui porte notre dette totale à 333 milliards ou 110% de notre PIB. La France et l’Allemagne n’ont pas non plus de quoi se réjouir!
Japon: 219%
Italie: 116 %
QUÉBEC: 110%
Grèce: 108 %
Allemagne: 79 %
France: 77 %
Portugal: 76 %
Grande-Bretagne: 69 %
Irlande: 61 %
Espagne: 57 %
Je n’ai pas de problème à avoir un pays. Mais pas dans cet ÉTAT lamentable! On a du travail à faire. On dit que la Grèce est dans le lissier jusqu’aux oreilles de crisse. Pis… nous autres, on a 2% de plus de dettes qu’eux! Pas des farces! Stephen Jarislowsky que j’admire beaucoup comme gestionnaire humble et compétent (mais moins dans ses propos envers les femmes) a sorti ses couteaux de boucher pour tailler en pièces un petit goret. Dans une de ses rares sorties visant spécifiquement un politicien, il dit du premier ministre Jean Charest que son manque de courage met en péril l’avenir du Québec. Rien de moins.
«Mon ami Jean, c’est un garçon très amusant, mais il n’accomplit pas grand-chose, à part d’amener la dette à un point tel que ça devient dangereux pour toute la province».
Toute la bêtise de la gestion des finances publiques ressort dans cette phrase pleine de vérités: «Quand Alcan et Bombardier, qui n’ont pas besoin de notre argent, veulent avoir une subvention, on leur accorde. Cet argent pourrait être investi en soins de santé ou dans les rues».
Qu’est-ce qu’on attend? Que les Haïtiens fassent un jour des téléthons pour venir en aide aux pauvres PIIGS?